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Le Bangladesh secoué par une nouvelle attaque mortelle

Le Bangladesh est en état d'alerte depuis quelques jours et la sécurité a été hautement renforcée pour les célébrations de la fin du ramadan. Keystone/EPA/ABIR ABDULLAH sda-ats

(Keystone-ATS) Des assaillants ont perpétré jeudi un attentat lors d’un important rassemblement de fidèles célébrant la fin du ramadan dans le nord du Bangladesh. Ce nouvel épisode de violence a fait trois victimes, quelques jours après le massacre de 20 otages à Dacca.

Une explosion suivie d’une fusillade est survenue près d’un lieu de prière où au moins 250’000 personnes étaient rassemblées pour l’Aïd el-Fitr dans le district de Kishoreganj (nord), selon la police et les médias. Deux policiers, une femme et un assaillant ont été tués.

Un des policiers est mort sur les lieux de l’explosion tandis que la mort de l’autre a été constatée à l’hôpital, selon un responsable de la police locale. Neuf policiers ont été blessés et sont dans un état critique. Des machettes ont été retrouvées sur le lieu de l’attaque, selon un responsable policier.

“Ils ont jeté de petites bombes vers nous et nous avons riposté en tirant. Une fusillade s’en est suivie et ils ont lancé de nouvelles bombes”, a dit Tofazzal Hosain, responsable adjoint de la police du district.

L’attaque s’est déroulée dans les locaux d’une école près du lieu de prière, a précisé le responsable de l’administration du district, Azimuddin Biswas. “Le rassemblement n’a pas été touché par cet affrontement”. Ce rassemblement, connu sous le nom de Sholakia Eid, est le plus important organisé au Bangladesh, pays dont 90% de la population de 160 millions d’habitants est musulmane.

Pas de revendication immédiate

Cette attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Elle intervient moins d’une semaine après le massacre de 20 otages dans un restaurant d’un quartier huppé de Dacca revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI). Deux policiers avaient également trouvé la mort dans cette prise d’otages.

Le Bangladesh est en état d’alerte depuis cette attaque perpétrée vendredi et de nombreux appels à mettre fin à la violence ont été lancés jeudi lors des célébrations de l’Aïd.

Le Bangladesh fait face en outre depuis le début de l’année à une multiplication de meurtres d’intellectuels, de membres de minorités religieuses et de blogueurs athéistes, des actes revendiqués par l’EI et par une branche d’Al-Qaida.

Le gouvernement refuse cependant de reconnaître la présence de réseaux djihadistes internationaux sur son sol et a imputé l’attaque de Dacca à un groupe islamiste local interdit depuis une dizaine d’années. Toutes les victimes de cette prise d’otages, parmi lesquelles 18 étrangers, ont été tuées à coups de machettes.

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