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Le célèbre photographe de mode Bill Cunningham est mort

L'oeil aux aguets, un peu voûté, une chemise bleue de balayeur parisien d'époque toujours sur le dos, un appareil photo - jusqu'à peu argentique - autour du cou, Bill Cunningham avait une passion: photographier l'allure (archives). KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le célèbre photographe de mode du New York Times Bill Cunningham est décédé samedi, a annoncé le journal où il travaillait depuis près de 40 ans. Il avait 87 ans.

Bill Cunningham, véritable légende vivante de la photographie de mode dans la rue, qu’il a inventée, avait été récemment hospitalisé après avoir subi une attaque, a précisé le quotidien. Ce dernier a salué en lui un “anthropologue culturel atypique”.

L’oeil aux aguets, un peu voûté, une chemise bleue de balayeur parisien d’époque toujours sur le dos, un appareil photo – jusqu’à peu argentique – autour du cou, il avait une passion: photographier l’allure.

Cet homme discret est né dans le Massachusetts des années 1920. Il savait voir avant tous “ce qui devait être la tendance dans six mois”, estimait Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue USA, dans un film documentaire sur le photographe, “Bill Cunningham New York” (2010).

Homme à la connaissance encyclopédique, il avait l’art de dénicher les tendances maîtresses, voire avant-gardistes, dans la rue, sur les podiums ou les soirées mondaines. “Il faut laisser la rue vous dire quelle est l’histoire”, confiait à l’AFP en 2014 celui qui affirmait volontiers “ne pas être un bon photographe”.

“Il ne faut pas avoir d’idée préconçue, il faut sortir et laisser la rue vous parler”, disait-il encore. Bill Cunningham avait commencé sa carrière en créant des chapeaux pour les New-Yorkaises de la bonne société.

“Une légende”

En 1963, il travaillait Chez Ninon, un atelier de couture sur mesure, lorsque Jackie Kennedy, une cliente régulière, lui a fait parvenir un tailleur Dior rouge avant les funérailles de son mari, le président assassiné.

Ses premiers clichés volés d’inconnues, mais aussi de célébrités, telle l’actrice Greta Garbo en 1978, lui ont permis de décrocher une tribune régulière dans le New York Times, “On The Street” (“Dans la rue”), où chaque semaine sont mises en avant les dernières tendances. Les hommes en jupe, le léopard, les chemisiers le jour comme le soir, une nouvelle palette de couleurs ou d’imprimés.

“Sa compagnie était recherchée par les riches et puissants du monde de la mode, pourtant il est resté l’un des hommes les plus gentils, les plus doux et les plus humbles que je n’aie jamais connu”, a déclaré le directeur de la publication du New York Times, Arthur Sulzberger Jr. Et d’ajouter: “nous avons perdu une légende”.

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