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Le Canada sera le premier pays du G7 à légaliser le cannabis

(Keystone-ATS) Le Canada compte adopter des lois “qui légaliseront et réglementeront la consommation de marijuana”, devenant le premier pays du G7 à le faire, a annoncé vendredi le nouveau Premier ministre Justin Trudeau. Son pays va par ailleurs “mettre un prix” sur le CO2.

M. Trudeau confirme ainsi dans son discours de politique générale pour 2016, lu au Parlement par le Gouverneur général du Canada, un engagement de campagne: il s’était engagé à légaliser le cannabis “dès son élection”.

Le nouveau gouvernement libéral, élu le 19 octobre, souhaite ainsi adopter au cours de la prochaine année des “mesures législatives (…) qui légaliseront et réglementeront la consommation de marijuana et limiteront l’accès à cette substance”, a dit le Gouverneur général, David Johnston, en lisant le discours préparé par M. Trudeau, assis à ses côtés dans la Chambre des communes.

Selon le protocole britannique, les sessions parlementaires s’ouvrent par la lecture du discours du Trône par le Gouverneur général, représentant de la reine Elizabeth II, chef d’État en titre du Canada.

Fumeur occasionnel

Vainqueur surprise des élections législatives, M. Trudeau avait déclaré en campagne qu’il avait lui-même fumé “cinq ou six fois” du cannabis, dont une fois en 2010, alors qu’il siégeait déjà au Parlement en tant que député libéral.

Un autre gouvernement libéral, en 2004, avait cherché à dépénaliser la consommation de cette substance, avant de jeter l’éponge, face notamment aux pressions des États-Unis voisins, fermement opposés.

Onze ans plus tard toutefois, quatre États américains ont légalisé le cannabis, et les défenseurs canadiens d’une telle mesure pointent les importants revenus générés.

Un prix sur le carbone

Le Canada va par ailleurs “mettre un prix” sur le CO2 et “réduire la pollution” générée par ce gaz à effet de serre (GES) responsable du réchauffement climatique. “Le gouvernement prouvera aux Canadiens et Canadiennes ainsi qu’au monde entier qu’un environnement sain et une économie forte vont de pair”.

“En travaillant ensemble, le gouvernement continuera d’assurer un leadership alors que le Canada travaille à mettre un prix sur le carbone et à réduire la pollution par le carbone”, a ainsi indiqué M. Trudeau.

Travail en partenariat

Aucune précision n’a été donnée sur la mise en oeuvre de cette mesure. Un marché du carbone existe toutefois déjà entre les provinces canadiennes du Québec et de la Colombie-Britannique et la Californie.

Le gouvernement Trudeau s’est engagé à agir pour réduire ses émissions de GES en visant l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à +2 degrés.

Mais la proximité entre le scrutin et la COP21 de Paris a forcé le nouveau Premier ministre canadien à se présenter lundi à la conférence de l’ONU avec les objectifs du précédent gouvernement conservateur, soit une réduction des émissions de 30% d’ici 2030 par rapport à 2005.

Le gouvernement libéral a néanmoins indiqué que, à partir des conclusions de la COP21, il travaillera en partenariat avec les provinces et territoires du pays pour parvenir dans un délai de 90 jours “à un nouvel objectif national d’émissions”.

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