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Le canton garde le cap face à la Ville de Neuchâtel

(Keystone-ATS) Le canton de Neuchâtel persiste et signe face à la Ville de Neuchâtel, qui ne respecte pas la nouvelle directive sur le tri des déchets. Les plastiques mélangés vont à la poubelle: la capitale ne peut continuer à les récolter pour un projet pilote de valorisation.

La Ville de Neuchâtel doit mettre en conformité sa déchetterie de Plaines-Roches au 1er juillet 2016. Celle-ci doit arrêter d’accepter les plastiques mélangés, comme l’ont fait les autres communes.

Le Conseil d’Etat confirme sa position exprimée en début d’année. Il a entretemps consulté la Commission cantonale de gestion des déchets, représentative des communes, qui soutient sa décision, a dit le conseiller d’Etat Laurent Favre mardi lors d’une conférence de presse à la déchetterie intercommunale du Crêt-du-Locle.

Le Conseil communal de Neuchâtel doit se prononcer prochainement. En cas de refus, “nous devrions aller vers des démarches juridiques pour faire appliquer la directive”, mais ce n’est pas la voie qui se dessine actuellement, a précisé Laurent Favre.

Egalité de traitement

La réelle nouveauté de 2016, c’est le tri des flacons fabriqués en plastique homogène, “et ça c’est un plus”, argumente le conseiller d’Etat. L’industrie est désormais capable de les recycler, comme pour les bouteilles en PET.

Ce n’est pas encore le cas des plastiques mélangés (barquettes de viande par exemple). Contrairement à ce que les citoyens pouvaient croire, ils n’étaient pas valorisés mais incinérés hors du canton. Bilan écologique défavorable, coûts pour les habitants via les taxes de base: tout le monde était perdant, dit l’Etat.

Pour ces plastiques-là, l’arrêt du tri aurait dû avoir lieu en 2012. Il y a eu quelques années de tolérance, mais la nécessité d’y mettre fin était connue, argumente Laurent Favre. Le comportement de la Ville de Neuchâtel depuis décembre a créé de la confusion, tant parmi les autres communes que parmi les citoyens, a-t-il déploré.

Il faut assurer l’égalité de traitement entre tous les citoyens du canton, c’est “un principe non négociable”. Et comme il y a un système de financement solidaire entre les communes pour la gestion des déchets, il est nécessaire d’harmoniser les pratiques.

Argument financier

A titre d’exemple, Plaines-Roches a récolté l’an passé près de 350 tonnes de plastiques mélangés. Si les citoyens les avaient mis à la poubelle, cela aurait rempli quelque 115’000 sacs de 35 litres.

En continuant de récolter ces déchets, Neuchâtel pénalise le pot commun des communes destiné à assurer les coûts de gestion des déchets. Sur une année, ces taxes au sac non perçues représentent 170’000 francs de manque à gagner, selon les calculs du canton.

Pour un citoyen par contre, mettre ces déchets à la poubelle coûterait moins de six francs, car cela ne remplirait pas plus de trois sacs, estime le Service cantonal de l’énergie et de l’environnement – estimation certes modeste, a concédé Laurent Favre. Mais en tout cas “ça ne représente pas cinquante sacs”.

Le Conseil d’Etat fera d’ici fin 2016 un bilan du système de financement de la gestion des déchets par taxes causales (taxes au sac ou au poids). Il a accepté un postulat socialiste en ce sens.

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