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Le chômage a continué sa marche ascendante en janvier

(Keystone-ATS) Le chômage a continué sa marche ascendante en janvier, avec un taux augmenté de 0,1 point par rapport au mois précédent à 3,5%. La progression s’explique par des raisons saisonnières. La reprise de l’embauche qui a lieu habituellement au printemps n’aura certainement pas lieu, en raison des conséquences liées au franc fort.

A fin janvier, le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a recensé 150’946 personnes inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 3577 de plus qu’en décembre. Ce chiffre n’a fait que progresser depuis juillet. Sur un an, le nombre de chômeurs inscrits a toutefois diminué de 2314 personnes (-1,5%), a indiqué mardi le SECO dans sa statistique mensuelle.

“En hiver, de nombreux secteurs d’activité sont en veille, comme la construction. La hausse du chômage en janvier n’est donc pas liée aux conséquences du franc fort”, a déclaré à l’ats Yves Flückiger, professeur d’économie à l’Université de Genève.

Toutefois, si le franc reste dans une parité avec l’euro, on s’achemine vers une stagnation macro-économique, même si les importations deviennent moins chères, ce qui permet notamment de soutenir la consommation domestique, a ajouté Yves Flückiger. La situation conjoncturelle risque de devenir extrêmement “délicate”, malgré le recours au chômage partiel facilité pour les entreprises.

L’embellie du chômage qui a lieu normalement au printemps, ne se produira pas, prévoit Yves Flückiger. “Il y aura vraisemblablement une absence d’embauche ou des licenciements”. Le taux de chômage pourrait même a contrario progresser.

Neuchâtel le plus touché

Le canton de Neuchâtel est particulièrement touché par la hausse du chômage en janvier. Son taux a progressé de 0,2 point à 5,8%. Ce coefficient est le plus élevé de Suisse avec celui du Valais où le taux est resté stable le mois sous revue.

L’effectif des chômeurs dans le canton de Neuchâtel a grimpé de 244 en janvier, par rapport à décembre, à 5198 personnes. En Valais, le taux est resté à 5,8% mais le nombre de chômeurs a reculé de 17 personnes à 9360.

Selon Yves Flückiger, l’Arc jurassien, région tournée vers les exportations, “est nettement impacté” par le ralentissement des affaires liées à la force du franc. “Il n’est pas impossible que certains sous-traitants aient déjà” vu leurs commandes annulées.

Genève, qui ne détient plus la palme du chômage le plus élevé depuis décembre, a vu son coefficient progresser de 0,1 point à 5,5%. La hausse est identique dans les cantons de Vaud et de Fribourg à respectivement 5,2% et 3,3%. Fribourg reste le seul canton romand en dessous de la moyenne nationale.

Dans le Jura et le Tessin, l’augmentation est de 0,2 point à respectivement 4,3 et 4,8%. Dans le canton de Berne, le taux de chômage a progressé de 0,1 point à 2,7%. Même augmentation dans le canton de Zurich pour un coefficient de 3,6%.

Le taux de chômage le plus bas de Suisse se trouve dans le demi-canton d’Obwald (0,9%) qui a aussi connu en janvier la baisse la plus forte de Suisse (-0,2 point).

Hausse du chômage partiel

En janvier, le chômage des jeunes (15 à 24 ans) a augmenté de 350 personnes (+1,8%) passant à 19’511, par rapport à décembre. En comparaison annuelle, il a toutefois diminué de 1022 personnes (-5,0%).

Le nombre de chômeurs de 50 ans et plus a fortement progressé. L’augmentation est de 776 ou +2,2% à 36’424 personnes. Du côté des chômeurs de longue durée, leur nombre a grimpé en janvier de 404 à 22’298.

L’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits s’est chiffré à 206’138 personnes, soit 2212 de plus que le mois précédent et 2639 (-1,3%) de moins qu’au même mois de l’année précédente. Le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a quant à lui augmenté de 881 en janvier, passant à 9672.

Au niveau du chômage partiel, la statistique du SECO ne relève pas encore l’effet des mesures annoncées par le Département fédéral de l’économie, suite à la décision de la Banque nationale suisse d’abandonner le taux plancher entre l’euro et le franc. En effet, il y a un décalage et le mois sous revue est celui de novembre.

Les réductions de l’horaire de travail ont donc touché en novembre 2492 personnes, soit 577 de plus qu’en octobre. Le nombre d’entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 57 unités passant à 222. En novembre 2013, le chômage partiel avait sévi dans 385 entreprises.

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