Des perspectives suisses en 10 langues

Le CICR lance une “obligation à impact humanitaire”

Peter Maurer a souligné que les contraintes budgétaires poussaient le CICR à innover avec ce nouveau type de placement privé (archives). KEYSTONE/LEO DUPERREX sda-ats

(Keystone-ATS) Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) innove dans son financement. Avec le soutien de la Suisse et le pilotage de Lombard Odier, il a dit vendredi à Genève avoir lancé les premières “obligations à impact humanitaire” pour lever 26 millions de francs.

De son côté, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a précisé que la Suisse s’est engagée à verser au maximum 10 millions de francs en 2022. Ce dispositif servira à rembourser les investisseurs sociaux partiellement, entièrement ou avec intérêts.

Les fonds alimenteront pendant cinq ans trois nouveaux centres de réadaptation physique dans trois pays africains pour des milliers de personnes. Ils doivent permettre d'”encourager le secteur privé à soutenir les programmes de santé du CICR par des investissements sociaux”. Sur 90 millions de personnes physiquement handicapées qui ont besoin d’une aide, seuls 10% en moyenne ont accès à un dispositif adapté.

Le CICR a mené 139 projets dans 34 pays en 2016 pour la réadaptation de plus de 320’000 personnes. Cet instrument “nous donne l’occasion non seulement de moderniser le modèle d’action humanitaire existant”, selon son président Peter Maurer. “Mais aussi de tester un nouveau modèle économique conçu pour mieux venir en aide aux personnes en détresse”.

CICR ciblé récemment

“La multiplication des conflits et l’augmentation de son budget” ont poussé le CICR à lancer ces obligations innovantes. L’instrument a été annoncé quelques jours après des critiques d’anciens délégués, suite à un article de presse qui mentionnait un document pour les donateurs. M. Maurer affirmait notamment que la collaboration entre le CICR et les entreprises offre à celles-ci “des opportunités et des marchés nouveaux, leur permettant d’être les premières à proposer leurs produits et leurs services”.

Le placement privé annoncé vendredi, grâce à un capital de départ, peut déjà faire fonctionner chacun des centres. A la fin de la cinquième année, les “bailleurs finaux”, dont la Suisse, verseront des fonds au CICR en fonction des résultats.

Des vérificateurs indépendants contrôleront l’évaluation lancée par le CICR sur les trois centres. Si les résultats des nouveaux centres n’atteignent pas la valeur de référence, l’investisseur social perdra une partie de son placement. S’ils la dépassent, il recevra le montant de sa contribution et des intérêts annuels.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision