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Le CICR prêt à aider pour l’identification des détenus au Yémen

L'épidémie de choléra au Yémen a déjà touché près de 400'000 personnes et fait plus de 1800 victimes en quelques mois. Des spécialistes s'attendent à une recrudescence avec l'arrivée des pluies. KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) Le CICR est prêt à aider les parties au conflit au Yémen à identifier “clairement” le nombre de détenus et de personnes portées disparues. Le président de l’organisation Peter Maurer souhaite mettre en place un climat qui permette un échange de prisonniers.

Après des discussions “positives” avec les acteurs pendant son voyage débuté dimanche, M. Maurer souhaite voir davantage d’actions “concrètes”, “dans les prochaines semaines”. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dit “clairement aux parties ce qui doit être fait pour débloquer la situation”, a-t-il dit mercredi devant la presse à Sanaa.

Le diplomate suisse avait visité la veille des prisonniers à Taëz, une première pour son organisation en plus de deux ans de conflit. Dimanche à Aden, le Premier ministre yéménite lui a proposé que le CICR oeuvre comme intermédiaire dans un échange de détenus, selon l’agence gouvernementale yéménite.

Dans un premier temps, les parties doivent améliorer l’accès des proches aux prisonniers, a souligné M. Maurer qui ne veut pas spéculer sur le nombre de détenus. Mais les autres acteurs impliqués dans le conflit, notamment la coalition menée par l’Arabie saoudite, “ont aussi quelque chose à dire” sur la question des prisonniers dont ils retiennent certains, selon lui.

Le patron du CICR appelle toutes les puissances régionales et la communauté internationale à mettre la pression sur les parties.

Epidémie de choléra à juguler

M. Maurer n’a pas souhaité spéculer non plus sur le calendrier pour éradiquer l’épidémie de choléra qui a déjà touché près de 400’000 personnes et fait plus de 1800 victimes en quelques mois. Un ralentissement du nombre de nouvelles infections est observé, mais des spécialistes s’attendent à une recrudescence avec l’arrivée des pluies, a-t-il averti.

Selon lui, la combinaison entre le conflit et le manque de ressources des acteurs humanitaires locaux a “probablement retardé” la réponse internationale face à l’épidémie de choléra. Si les institutions internationales ne doivent pas se substituer à leurs homologues nationales, des discussions devront être menées pour une bonne répartition du dispositif, estime M. Maurer.

Les actions préventives doivent par ailleurs faire partie de la réponse humanitaire d’urgence, notamment par le soutien des centres de santé. Le CICR avait annoncé il y a quelques mois le doublement de son aide au Yémen. Il attend des autres acteurs humanitaires qu’ils étendent aussi leur assistance.

Dialogue avec des dirigeants de l’ONU

M. Maurer a rencontré mercredi les directeurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Il doit discuter jeudi avec celui du Programme alimentaire mondial (PAM). Près de deux millions d’enfants souffrent d’une “malnutrition aiguë” au Yémen, selon l’ONU.

Depuis l’intervention en mars 2015 de la coalition en soutien au gouvernement yéménite réfugié à Aden, les combats ont fait plus de 8000 victimes, majoritairement des civils, et environ 45’000 blessés.

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