Des perspectives suisses en 10 langues

Le compagnon de la femme voilée de Nantes inculpé de viols aggravés

(Keystone-ATS) Nantes – Lies Hebbadj, un commerçant devenu célèbre pour avoir été accusé au printemps de polygamie par le gouvernement français, a été inculpé dimanche “pour viols aggravés”, a annoncé le procureur de la République de Nantes, dans l’ouest de la France. Il avait été placé en garde à vue vendredi soir.
Les faits dont il est accusé ont été commis à l’encontre d’une de ses ex-concubines répudiées depuis, entre 2003 et 2007.
Cet épicier de 35 ans s’était fait connaître le 23 avril lorsque lui-même et l’une de ses compagnes avaient contesté publiquement un procès-verbal pour port du niqab au volant.
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, s’était lui alors saisi de l’affaire en préconisant que le commerçant, Français d’origine algérienne, soit déchu de sa nationalité en l’accusant de polygamie.
Lies Hebbadj avait été ensuite inculpé début juin pour travail dissimulé et fraudes aux prestations sociales. La justice lui reprochait notamment d’avoir vécu dans une “polygamie de fait” lui permettant de bénéficier d’aides indues.
Son avocate, Cécile de Oliveira, a rapproché la garde à vue de son client avec le discours sécuritaire du gouvernement. “Je trouve étonnant que cette garde à vue arrive à point nommé par rapport au discours sur la déchéance de la nationalité française. Il n’y a pas de hasard”, a-t-elle déclaré, dénonçant encore les “moyens de police extraordinaires” déployés contre Lies Hebbadj.
Samedi, M. Hortefeux a annoncé qu’il ferait d’ici fin août des “propositions de mise en oeuvre juridique” de la déchéance de nationalité, notamment pour les faits de meurtres de policiers ou de polygamie, comme l’a réclamé le président Nicolas Sarkozy fin juillet dans un discours sur la sécurité où il a lié immigration et délinquance.
Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a toutefois estimé que “sur un plan juridique, la déchéance est complexe à envisager, notamment pour la polygamie”.
Actuellement, les possibilités de déchéance sont très limitées. Les deux derniers cas remontent à 2005 et 2006 et visaient des personnes poursuivies pour terrorisme.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision