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Le Conseil des Etats refuse d’intervenir sur les sites de la SSR

De nombreux professionnels des médias et politiciens, de gauche comme de droite avaient manifesté en août 2018 contre les plans de la SSR qui consistaient à déplacer son studio de radio de Berne à Zurich (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Le Parlement n’a pas à intervenir dans les décisions stratégiques de la SSR. Le Conseil des Etats a tacitement enterré mardi cinq initiatives parlementaires du National visant à ancrer la répartition des sites de production.

La Chambre des cantons s’est prononcée sur des textes déposés par Regula Rytz (Verts/BE), Albert Rösti (UDC/BE), Gerhard Pfister (PDC/SZ), Martin Landolt (PBD/GL) et Beat Jans (PS/BS). Leurs initiatives visaient à garantir une production décentralisée des programmes de la SSR.

Ils veulent préciser dans la loi qu’en Suisse romande, la majeure partie des offres audiovisuelles devrait être développée à Genève et l’offre audio à Lausanne. Dans le domaine de l’information en Suisse alémanique, la SSR devrait produire la majeure partie de ses offres audiovisuelles à Zurich et la majeure partie de ses offres audio à Berne.

Les sénateurs n’ont pas non plus donné suite à une initiative du canton de Genève pour le maintien à Genève de l’actualité télévisuelle. Les projets de centralisation à Lausanne et Zurich avaient été rendus publics après le rejet de l’initiative No Billag en mars 2018. L’entreprise avait alors annoncé un plan d’économies d’environ 100 millions de francs, ainsi que des suppressions de postes. Le National devra encore se prononcer.

Cohésion nationale et diversité

Lors du débat au National, Albert Rösti avait souligné une attitude particulièrement arrogante de la SSR face aux autorités politiques. La raison d’être de la SSR est de se démarquer des offres commerciales. C’est d’ailleurs pour cela que cette entreprise perçoit une large partie de la redevance, avait noté Gerhard Pfister.

Toute l’information de la SSR ne doit pas être concentrée dans deux villes, avait ajouté Beat Jans. Il n’y a pas lieu de suivre un mouvement qui s’est déjà fortement développé du côté des éditeurs privés.

Projet rectifié

La SSR a entre-temps fait savoir qu’elle renonçait à déménager sa rédaction radio de Berne à Zurich et qu’elle maintiendrait certaines émissions dans la capitale fédérale. Elle conservera deux rédactions en chef, pour la radio et la télévision. Berne restera le centre de compétence pour les sujets suisses.

Le plan initial de la radio-télévision alémanique a été remplacé par une stratégie audio prévoyant un transfert moins important. Le site bernois de la SRF devra malgré tout économiser 3 millions de francs, comme prévu initialement.

Le projet de la SSR de déplacer le département “news” de la télévision de Genève à Lausanne est quant à lui maintenu à ce stade. Pour la SSR, le déménagement prévu doit permettre de préserver l’emploi et les programmes tout en diminuant les coûts.

La direction de la SSR a retrouvé la raison, a lancé Beat Vonlanthen (PDC/FR). En faisant marche arrière, elle répond à la demande des initiatives parlementaires de maintenir une production décentralisée et ancrée dans les régions. Cela n’empêchera pas la politique de suivre attentivement les développements, a annoncé le Fribourgeois. Et elle agira si nécessaire, a ajouté Hans Stöckli (PS/BE).

Texte retiré

Le Conseil des Etats avait déjà longuement débattu au printemps d’une initiative parlementaire de M. Vonlanthen qui voulait garantir des sites de production décentralisés. Il n’avait toutefois pas tranché, le Fribourgeois ayant finalement retiré le texte.

Les projets de centralisation à Lausanne et Zurich avaient été rendus publics après le rejet de l’initiative No Billag en mars 2018. L’entreprise avait alors annoncé un plan d’économies d’environ 100 millions de francs, ainsi que des suppressions de postes.

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