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Le Conseil des Etats refuse de limiter l’accès aux lobbyistes

(Keystone-ATS) Pas question de freiner le lobbying sous la Coupole. Par 22 voix contre 17, le Conseil des Etats a refusé lundi de donner suite à une initiative parlementaire de l’indépendant Thomas Minder (SH). Chaque élu pourra ainsi continuer à accorder deux cartes d’accès permanent au Palais fédéral.

Thomas Minder a fustigé vivement la pression excessive qui entoure le travail parlementaire. “Tout ce lobbying autour du Parlement est exagéré et doit être ramené à de plus justes proportions”, pour lui.

Certains groupes de pression, tels le WWF ou l’Union suisse des arts et métiers, disposent de six cartes d’accès permanent, a-t-il critiqué. Et d’exiger le retrait des quelque 500 cartes d’accès permanent au profit d’accréditations à la journée.

Raphaël Comte (PLR/NE) a lui aussi souhaité pouvoir travailler dans un climat plus tranquille. “Il ne s’agit pas de condamner la défense d’intérêts particuliers”, a-t-il assuré. Les remous dans la salle des Pas Perdus, derrière le Conseil national, entravent le travail, a renchéri Pascale Bruderer (PS/AG).

Objet de prestige

Aux yeux de Felix Gutzwiller (PLR/ZH), la carte d’accès permanent est devenue un “fétiche, un objet de prestige que certains exhibent comme un symbole de leur importance”.

Mais la majorité ne s’est pas laissée convaincre, jugeant difficile d’établir des règles sensées pour l’attribution des sésames. La situation s’est déjà améliorée depuis les restrictions posées à l’accès aux places de travail dans les antichambres du Conseil des Etats, ont fait valoir certains.

Prochaine cible: les journalistes?

Pour pouvoir se former une opinion, les politiciens ne peuvent pas se passer complètement des lobbyistes, a ajouté Verena Diener (PVL/ZH) au nom de la commission. En dehors des lobbyistes qui occupent les couloirs du Palais fédéral, les parlementaires doivent faire face à d’innombrables envois, coups de téléphone, courriels et autres invitations de lobbyistes, selon elle.

Roland Eberle (UDC/TG) a fustigé quant à lui une tentative de mise sous tutelle. “Je n’ai personnellement pas attribué mes deux cartes d’accès; c’est à nous de faire de l’ordre”, a-t-il lancé, s’inquiétant du prochain pas, qui pourrait consister à restreindre l’accès de la presse au Palais fédéral.

L’accès au Parlement est un aspect secondaire, a jugé Urs Schwaller (PDC/FR). Les intérêts que défendant les politiciens, pas toujours de manière transparente, est bien plus problématique, d’après lui.

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