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Le décret sur la fermeture de la centrale de Fessenheim est publié

La centrale, en service depuis 1977, suscite depuis des années l'inquiétude, notamment des écologistes (archives). KEYSTONE/EPA/PATRICK SEEGER sda-ats

(Keystone-ATS) Le décret du gouvernement français sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, a été publié dimanche au Journal officiel. Cette fermeture dépendra toutefois de la mise en service d’un nouveau réacteur en Normandie, prévue au plus tôt en 2019.

Situé sur le site de Flamanville (département de la Manche), ce nouveau réacteur européen à eau sous pression (EPR) ne devrait pas entrer en service avant 2019. La date prévue de sa mise en route a déjà été retardée à plusieurs reprises.

Précisément, le décret, publié par la ministre de l’Ecologie et de l’Energie Ségolène Royal, porte sur l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim. “L’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim (…) est abrogée”, prévoit l’article 1 du texte, qui précise toutefois que cette autorisation sera abrogée “à compter de la date de mise en service de l’EPR de Flamanville”.

Promesse phare de François Hollande

Ségolène Royal avait assuré vendredi que le décret, promesse phare du président François Hollande, serait pris d’ici la fin du mandat de ce dernier. Elle a qualifié le processus d'”irréversible”. “Le décret sur la fermeture de la centrale de #Fessenheim est signé et publié ce matin au JO. C’est dit c’est fait #transitionenergetique”, a déclaré dimanche Ségolène Royal sur Twitter.

Le conseil d’administration d’EDF (Electricité de France, exploitant de la centrale) a toutefois obtenu un nouveau délai à l’issue d’une réunion mouvementée jeudi. Ainsi, la demande officielle d’abrogation de l’autorisation d’exploiter la doyenne des centrales françaises ne sera transmise à l’Etat par l’énergéticien que dans les six mois précédant la mise en service de l’EPR de Flamanville.

Le décret précise en outre que la capacité nucléaire du parc de production d’EDF devra respecter la limite de 63,2 gigawatts (GW), soit son niveau actuel, plafond fixé par la loi sur la transition énergétique. Il reprend là aussi les conditions mentionnées par la délibération du dernier conseil d’administration d’EDF.

Réduire le nucléaire à 50%

Située sur une faille sismique dans l’est de la France près des frontières avec la Suisse et l’Allemagne, la centrale, en service depuis 1977, suscite depuis des années l’inquiétude, notamment des écologistes. Les deux Bâle et le Jura demandent aussi la fermeture de Fessenheim depuis 2011, à la suite de la catastrophe de Fukushima.

Le nucléaire est la première source de production d’électricité en France, avec une part d’environ 75%. Une loi votée en 2015 prévoit de réduire cette part à 50% à l’horizon 2025.

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