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Le dirigeant en disgrâce Sun Zhengcai accusé de corruption

Sun Zhengcai début 2017 lorsqu'il occupait encore un poste en vue au sein du PCC chinois (archives) KEYSTONE/AP/MARK SCHIEFELBEIN sda-ats

(Keystone-ATS) Le dirigeant chinois en disgrâce Sun Zhengcai a été mis en accusation pour corruption, a annoncé mardi l’agence de presse Chine nouvelle. Il s’agit du plus haut dignitaire chinois à tomber depuis cinq ans. Il a été mis en examen.

Sun Zhengcai, jadis présenté comme un dauphin potentiel du président Xi Jinping, “doit être tenu pénalement responsable d’avoir recherché des faveurs pour des tiers et d’avoir illégalement accepté d’énormes sommes d’argent pour lui-même”, selon un avis publié sur le site Internet du parquet populaire suprême à Pékin. Il était considéré un temps comme pouvant prétendre au poste de numéro un chinois.

Sa chute avait été révélée en juillet dernier lorsque les médias officiels avaient annoncé l’ouverture d’une enquête interne à son encontre par le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir. La justice avait ensuite annoncé en décembre avoir ouvert une enquête.

Sun Zhengcai était membre du groupe des 25 personnes les plus puissantes de Chine, le Bureau politique du PCC. Il a été démis de ses fonctions de chef du parti dans la municipalité géante de Chongqing (sud-ouest). Mais depuis qu’il fait l’objet d’une enquête, Sun Zhengcai n’est pas joignable et ses représentants non plus.

Son dossier a été transmis à un tribunal de Tianjin, une ville du nord-est de la Chine, précise l’agence de presse. La prochaine étape devrait être un procès. Il sera automatiquement déclaré coupable dans la mesure où les tribunaux sont contrôlés par le PCC et ne remettent pas en cause les accusations présentés par le parquet.

Il est le plus haut dirigeant chinois à tomber pour corruption depuis Bo Xilai, ex-rival potentiel de Xi Jinping, condamné en 2013 à la prison à perpétuité.

Complot

En octobre dernier, la commission d’inspection disciplinaire du PCC a accusé Sun Zhengcai d’avoir également été impliqué dans un “complot” non précisé, en compagnie de deux autres anciens dirigeants déjà condamnés et emprisonnés, Zhou Yongkang et Ling Jihua, ancien chef de cabinet de l’ancien président Hu Jintao.

Le président Xi a engagé depuis son arrivée au pouvoir fin 2012 une campagne anti-corruption qui a vu tomber plus d’un million de cadres, selon un chiffre officiel. Mais certains soupçonnent l’homme fort du régime d’utiliser cette campagne afin de frapper ses adversaires politiques.

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