Le franc fort risque de jeter un froid sur le tourisme cet hiver

(Keystone-ATS) Zurich – Les chutes de neige des derniers jours ont certes de quoi réjouir le secteur du tourisme en Suisse. Mais l’affaiblissement de l’euro face au franc va renchérir d’environ 15% par rapport à décembre 2009 le coût des séjours des clients en provenance de la zone euro.
Les acteurs de l’industrie touristique sont partagés entre deux sentiments à l’approche des fêtes de fin d’année. L’un, satisfaisant, de constater l’arrivée généreuse d’un blanc manteau, donnant envie à de nombreuses personnes de rallier les stations. L’autre, désagréable, d’affronter les humeurs des marchés des changes.
Recul des nuitéesLe nombre de nuitées attendues en Suisse de la part de la clientèle venant de la zone euro, notamment d’Allemagne, devrait ainsi reculer de 4 à 5% sur un an, relève Suisse Tourisme, contacté par l’ATS. Les hôtels de catégorie moyenne seront les plus touchés, ceux où les touristes descendent le plus spontanément.
Les établissements haut de gamme auront moins à souffrir des conséquences sur la monnaie unique européenne de la crise de la dette qui sévit depuis des mois dans la zone euro. Et la valorisation du franc face à l’euro n’affecte pas seulement les hôteliers, explique encore Suisse Tourisme.
Moins de dépensesLes clients vont se montrer plus regardant au moment d’aller manger au restaurant ou de consacrer de l’argent à des achats sur place. L’impact de l’affaiblissement de l’euro se fera ressentir à plein cet hiver, dans la mesure où les variations de taux de change importantes prennent de six à huit mois pour déployer leurs effets.
Pour mémoire, il y a un an un euro valait environ 1,50 franc, alors qu’il est tombé à un plus bas niveau historique cette semaine en s’échangeant à moins de 1,28 franc. A l’inverse, le phénomène est favorable aux Suisses s’en allant séjourner dans un pays de la zone euro, en réduisant leur facture d’environ 15% également.