Des perspectives suisses en 10 langues

Le gouvernement compte à nouveau deux UDC grâce à Guy Parmelin

(Keystone-ATS) Le suspense pour l’élection du Conseil fédéral n’aura pas duré longtemps mercredi. Il n’a fallu que trois tours à l’Assemblée fédérale pour élire le démocrate du centre vaudois Guy Parmelin à la succession d’Eveline Widmer-Schlumpf.

Le viticulteur vaudois de 56 ans au National depuis douze ans a fait la course en tête dès le premier tour en raflant 90 voix. Il a alors nettement distancé ses concurrents zougois Thomas Aeschi (61 voix) et tessinois Norman Gobbi (50 voix).

Ecarté par son parti, mais toujours flou sur ses intentions en cas d’élection, le démocrate du centre schaffhousois Thomas Hurter n’a recueilli que 22 voix au premier tour et plus du tout ensuite. Estimant le siège abandonné par la ministre PBD dû au centre, une partie de la gauche a donné 16 voix à la démocrate-chrétienne Viola Amherd. Là aussi, sans suite au deuxième tour.

L’idée d’aller chercher un conseiller fédéral hors du ticket à trois offert par l’UDC ne tentait que la gauche. Le camp rose-vert aurait voulu que les partis du centre proposent une candidature issue de leurs rangs, mais n’a pas voulu lancer un coup à leur place.

Retour de la concordance

A droite, le droit de l’UDC au siège vacant n’était pas contesté. Le PDC et le PLR ont insisté sur la nécessité du retour de la concordance. Selon le chef du groupe PLR Ignazio Cassis, il s’agissait d’en finir avec la crise institutionnelle qu’a connue la Suisse les huit dernières années. L’UDC assumera ses responsabilités, a promis le chef de groupe Adrian Amstutz.

Son homologue socialiste Roger Nordmann a averti en vain qu’il était totalement illusoire de croire que l’UDC se modérera au gouvernement. Aucun parti n’a digéré la clause imaginée par l’UDC après l’éviction de Christoph Blocher pour exclure automatiquement de ses rangs tout candidat du parti élu contre l’avis de l’UDC. Plusieurs élus se sont plaints de cette pression sur le libre choix de l’Assemblée fédérale.

La hiérarchie entre les trois candidats officiels est apparue rapidement. Non éligible selon la gauche en raison des dérapages de son parti la Lega, Norman Gobbi n’avait plus de chances dès le deuxième tour. Il s’en est fallu de trois voix pour que Guy Parmelin remporte la mise à ce moment-là. Le Tessinois a recueilli encore 30 voix et le Zougois 78 voix.

Au troisième tour, Thomas Aeschi a amélioré son score à 88 voix, les soutiens de Norman Gobbi sont tombés à 11. Le Vaudois l’a emporté avec 138 voix sur 237 bulletins valables.

Dans l’intérêt du pays

Le nouvel élu a promis d’assumer ses nouvelles fonctions dans le souci de l’intérêt du pays. Il a relevé le signal donné à la Suisse romande avec l’élection d’un troisième représentant au gouvernement. Dans un discours dans les quatre langues nationales, il a aussi promis de défendre les intérêts de la Suisse centrale et les préoccupations du Tessin.

Se disant “heureux et fier que mon canton soit de nouveau représenté au Conseil fédéral”, l’agriculteur a assuré vouloir servir la Suisse avec énergie et détermination face aux multiples défis qui l’attendent.

Promenade de santé

Les six conseillers fédéraux sortants se représentant avaient auparavant été réélus sans encombre. Didier Burkhalter a fait le meilleur score, avec 217 voix sur 231 bulletins valables. Seul le socialiste bâlois Hans-Peter Tschudi avait fait mieux en 1971, avec 220 voix.

Brillamment réélue il y a quatre ans avec 216 voix, la démocrate-chrétienne Doris Leuthard a fait à peine moins bien cette année avec 215 voix sur 234 bulletins valables.

La socialiste Simonetta Sommaruga a été réélue avec 182 voix sur 221, son homologue de parti Alain Berset avec 210 voix sur 233, le libéral-radical Johann Schneider-Ammann avec 191 voix sur 219 et le démocrate du centre Ueli Maurer clôt l’élection avec 173 voix sur 210.

Sous des applaudissements longs et nourris, l’Assemblée fédérale avait auparavant pris congé de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et de la chancelière de la Confédération Corina Casanova. Elles se retirent toutes les deux à la fin de l’année.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision