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Le gouvernement dans le collimateur après les incendies

Après les dramatiques incendies qui ont frappé la Grèce, le gouvernement est pointé du doigt par l'opposition. KEYSTONE/EPA ANA-MPA/SIMELA PANTZARTZI sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposition grecque a accusé vendredi le gouvernement d’arrogance et de ne pas avoir su préserver la vie des populations lors des incendies dévastateurs. Ceux-ci qui ont fait au moins 87 morts sur la côte à l’est d’Athènes.

Les rescapés de l’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire récente en Grèce ont interpellé un ministre lors de sa visite sur les lieux du sinistre, jeudi à Mati, village touristique côtier qui a été durement éprouvé, à 30 km de la capitale.

Vendredi, alors que les trois jours de deuil national décrétés par le Premier ministre Alexis Tsipras prenaient fin, l’opposition est passée à l’offensive en critiquant vivement l’attitude du gouvernement.

La Nouvelle démocratie (ND, opposition de droite) a reproché au gouvernement de ne pas avoir eu un seul mot d’excuse lors de sa conférence de jeudi soir. “Le gouvernement s’est vanté de son incapacité à protéger la vie et les biens des gens”, a estimé Maria Spyraki, porte-parole de la ND.

Pyromane soupçonné

Le ministre de la Protection civile, Nikos Toskas, a déclaré lors de la conférence de presse que le gouvernement soupçonnait que les départs de feu de lundi étaient dus à un pyromane.

Le gouvernement Tsipras s’est défendu en déclarant que la catastrophe avait été si soudaine qu’il n’avait pas pu faire évacuer la population, le feu s’étant propagé très vite.

Pour Fofi Gennimata, chef de file du Pasok (socialistes), le gouvernement porte une énorme responsabilité. “Pourquoi n’ont-ils pas protégé les gens en mettant en oeuvre à temps un plan d’évacuation organisé et coordonné dans les zones qui étaient menacées”, s’est-elle interrogée. “Ils ont reconnu qu’ils avaient laissé sans aide les gens périr dans les flammes”.

Responsabilité endossée

Face à cette levée de boucliers, Alexis Tsipras a endossé vendredi l’entière responsabilité des incendies meurtriers. “Je vous ai convoqués ici aujourd’hui pour endosser l’entière responsabilité politique de cette tragédie, devant mon gouvernement et devant le peuple grec”, a-t-il dit à ses ministres.

Environ 300 pompiers et volontaires passaient toujours au peigne fin vendredi le secteur dévasté, en quête des dizaines de personnes dont on est sans nouvelles. Plus de 500 maisons ont été détruites par les flammes.

Augmentation redoutée

A Genève, une porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a affirmé que 2018 ne serait “probablement pas” la pire année en terme de feux de forêt. Elle a rappelé que le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) s’attend à une augmentation de ces incendies dans le sud de l’Europe dans les prochaines années.

Elle a dit que les feux de forêt “contribuent” au réchauffement climatique en raison des particules qu’ils provoquent.

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