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Le gouvernement français passe de nouveau en force sa loi Travail

"J'ai décidé d'engager la responsabilité du gouvernement", a déclaré le premier ministre Manuel Valls, posant la question de confiance à l'arrivée du texte en deuxième lecture devant l'Assemblée nationale. KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement socialiste français est de nouveau passé en force mardi pour faire adopter par les députés son projet de réforme du droit du travail. La mobilisation dans la rue contre cette loi controversée s’étiole peu à peu après quatre mois de conflit.

“J’ai décidé d’engager la responsabilité du gouvernement”, a déclaré le premier ministre Manuel Valls, posant la question de confiance à l’arrivée du texte en deuxième lecture devant l’Assemblée nationale. Déjà utilisée lors de l’examen initial du projet au printemps, cette arme constitutionnelle lui permet d’éviter un vote sur ce texte qui divise la gauche.

Les adversaires du texte ont encore la possibilité de déposer une motion de censure. Si elle obtenait la majorité, celle-ci ferait tomber le gouvernement. L’opposition de droite a renoncé à en défendre une. La gauche de la gauche pourrait de nouveau tenter de réunir les 58 députés nécessaires pour le faire. Elle avait échoué de peu à en déposer une en première lecture.

S’il n’y a pas de motion de censure ou qu’elle est rejetée, la réforme fera une dernière navette au Sénat. Et son adoption sera définitive d’ici le 22 juillet par l’Assemblée nationale.

Dernier grand projet

Dernier grand projet du quinquennat de François Hollande neuf mois avant la prochaine élection présidentielle, la loi Travail est censée fluidifier le marché de l’emploi dans un pays où le chômage culmine à 10%. Mais ses détracteurs à gauche la jugent trop favorable aux employeurs au détriment des salariés.

Au coeur de la contestation, une disposition accorde la priorité aux accords d’entreprises sur ceux conclus au niveau des branches professionnelles. Les syndicats réformistes y sont favorables. Ils y voient des occasions de donner plus de place aux négociations. Mais pas les syndicats contestataires, principalement CGT et FO, majoritaires.

Faibles mobilisations

Pour la douzième journée d’action contre le projet depuis mars et la dernière avant les vacances d’été, la mobilisation dans la rue a marqué le pas mardi. Les manifestations ont en effet été moins fournies à Paris et en province.

Dans la capitale, un cortège a rassemblé environ 7000 personnes selon la préfecture de police et 45’000 d’après la CGT. En province, des défilés rassemblant chaque fois entre un et quelques milliers d’opposants, selon les estimations, ont eu lieu à Rennes (ouest), Marseille (sud), Bordeaux ou encore Toulouse (sud-ouest).

Figure de proue de la fronde depuis mars, le numéro un du syndicat Philippe Martinez a assuré que la contestation connaîtrait de nouveaux “temps forts à la rentrée”. Le gouvernement “n’en a pas fini avec la loi Travail”, a-t-il averti.

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