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Le juge mène une rafale d’auditions de proches de Nicolas Sarkozy

(Keystone-ATS) Le juge bordelais Jean-Michel Gentil a fait mener mardi une rafale d’auditions de témoins, l’ex-procureur de la République de Nanterre Philippe Courroye en tête. Elles pourraient lui permettre de vérifier si l’Elysée, sous Nicolas Sarkozy, a tenté de peser sur l’affaire Bettencourt.

M. Courroye était convoqué mardi à Bordeaux. Pendant ce temps, à la brigade financière à Paris, M. Gentil faisait procéder à l’audition de proches professionnels de M. Sarkozy: son avocat, Me Thierry Herzog, l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Xavier Musca, et deux anciens conseillers de M. Sarkozy pour la justice, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca. Les auditions de MM. Herzog et Ouart, au moins, étaient terminées vers 19h00.

Recouper les agendas

M. Courroye s’était chargé de l’enquête préliminaire qui avait suivi la révélation, à la mi-2010, des enregistrements que réalisait depuis un an le majordome de Liliane Bettencourt dans le salon de sa patronne. L’affaire avait été transférée à Bordeaux le 17 novembre 2010, en raison de l’ambiance délétère qui régnait à Nanterre autour de cette affaire.

Avec ces auditions, a estimé une source proche du dossier, les juges espèrent obtenir des recoupements d’agendas des protagonistes. Les propres agendas de M. Sarkozy pour les dernières années auraient été saisis lors de perquisitions menées à son domicile et à son bureau le 3 juillet.

Financement de campagne

Les enregistrements du majordome ont montré que l’Elysée paraissait peu ou prou associée aux tentatives de Mme Bettencourt et de son entourage de faire classer la plainte pour abus de faiblesse déposée fin 2007 par la fille de la milliardaire, Françoise, visant l’artiste François-Marie Banier.

A cet égard, le juge dispose par exemple d’un enregistrement de juillet 2009 où on entend l’homme de confiance de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, dire à celle-ci que le conseiller (justice) de M. Sarkozy à l’Elysée, “que je vois régulièrement pour vous”, “l’avait appelé” pour lui dire que M. Courroye allait “annoncer le 3 septembre” que la plainte était irrecevable.

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