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Le lapin tient le haut du pavé parmi les articles de Pâques

Lindt & Sprüngli vend chaque année 140 millions de lapins au chocolat (archives). KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Agrémentés de fraises ou de noix de coco, grimés en tigre ou en bodybuilder: les lapins de Pâques existent depuis peu dans un grand nombre de saveurs, de couleurs et de formes. Le succès de toujours reste cependant le lapin assis de 100 grammes de chocolat au lait.

“Avec des saveurs aussi insolites que, par exemple, le cheesecake au citron, la noix de coco ou la fraise-amande, nous pouvons aussi séduire les consommateurs les plus jeunes”, indique un porte-parole de Chocolat Frey à l’ats. “Toutefois, la clientèle plus âgée préfère clairement les produits classiques au chocolat au lait.”

La filiale de Migros est, d’après ses propres estimations, leader du marché pascal en Suisse. En 2017, Chocolat Frey a produit environ 5 millions de lapins pour le marché domestique. Les oeufs de Pâques, les pralinés et les créations spéciales appartiennent également aux articles pascaux.

Même son de cloche chez la concurrence. “Le lapin au chocolat est le classique que jeunes et vieux aiment”, indique la filiale de Coop Halba, qui fabrique environ 6 millions de lapins de Pâques par an. “S’y ajoutent toujours plus de produits à l’effet ‘chou'”.

Plus de quatre cinquièmes des créations de chocolats pascaux chez Lindt & Sprüngli sont produits à base de chocolat au lait, indique de son côté la porte-parole Nathalie Zagoda. Les articles à base de chocolat noir représentent eux 10% de la production, ceux au chocolat blanc 5% et ceux au chocolat aux noisettes 4%.

“Pâques est une fête, que les gens associent à la tradition”, souligne le directeur de Chocosuisse Urs Furrer. C’est pourquoi, précise-t-il, le marché est stable et les nouvelles tendances ont du mal à s’imposer de manière durable.

Un lapin aux oeufs d’or

Le lapin d’or, qui existe sous une forme quasi identique depuis 65 ans, est en tête des ventes chez Lindt & Sprüngli. Entre-temps, inspirés par diverses tendances de design, d’autres motifs – tigre, léopard ou floral – ont vu le jour, explique Mme Zagoda. Des messages personnalisés peuvent également être inscrits sur le collier rouge du lapin.

Chaque année, Lindt & Sprüngli vend 140 millions de lapins au chocolat dans 60 pays. Le lapin d’or est fabriqué en Allemagne.

Chez Läderach, Cleo est la “star de la trentaine de membres de la famille des lapins”, qui selon la porte-parole Nathalie Ziswiler a “un regard un brin penaud, mais incroyablement sympathique”. Le chocolat grand cru, qui contient au minimum 68% de cacao, appartient aussi aux tendances en vogue parmi les chocolats et les oeufs de Pâques de Läderach. Au fil des années, le chocolatier a bien développé son offre pascale.

Confection minutieuse

Pour le secteur de la confiserie, le lapin de Pâques est depuis longtemps un produit, grâce auquel les entreprises – grandes ou petites – peuvent se démarquer. Les longues oreilles demandent en effet un travail manuel minutieux et chaque confiseur a son propre style.

Et pourtant, tous les producteurs de chocolat ne fabriquent pas de lapin. L’inventeur du Ragusa Camille Bloch, par exemple, a abandonné l’élaboration de lapins de Pâques depuis longtemps déjà, fait savoir la responsable de la communication Regula Gerber.

La production industrielle de corps creux en grande quantité est une affaire complexe, met-elle en avant. Et d’ajouter que les grands commerçants de détail Coop et Migros achètent la plupart de leurs assortiments festifs chez leurs propres fabricants de chocolat.

Camille Bloch s’offre toutefois une part du gâteau pascal: l’entreprise de Courtelary (BE) propose des oeufs fourrés au Ragusa, au Torino ou à la liqueur. “Pour nous, c’est un petit marché, mais c’est important d’être présent à Pâques avec nos spécialités”, précise Mme Gerber.

Pilier important

Après Noël, Pâques est le marché le plus important pour les fabricants de chocolat suisses. Chez Chocolat Frey, le marché pascal représente 20% de la totalité du marché en Suisse.

Lingt & Sprüngli réalise chaque année entre 15 et 20% de son chiffre d’affaires annuel grâce aux ventes pascales. Pour Halba, Pâques représente le marché saisonnier le plus important.

En 2016, 5300 tonnes de chocolat suisse (produits finis) ont été vendues, dont 4800 tonnes sur le marché domestique, d’après les chiffres de Chocosuisse. Chaque Suisse consomme presque un demi-kilo de chocolat à Pâques. La vente d’articles pascaux constitue environ 10% des ventes annuelles de chocolats helvétiques (produits finis) dans le pays.

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