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Le mécène valaisan Léonard Gianadda a fêté ses 80 ans

(Keystone-ATS) L’entrepreneur et mécène valaisan Léonard Gianadda a fêté dimanche ses 80 ans. Une projection gratuite d’un film qui lui est consacré a fait le bonheur d’un nombreux public. La fête s’est terminée par un feu d’artifice.

Le mécène s’est montré généreux pour son anniversaire. Projection gratuite et publique d’un film documentaire sur sa vie réalisé par Antoine Cretton, concert de musique classique en présence d’environ 300 invités et feu d’artifice dans les jardins de la fondation Gianadda.

Le titre du film résume à lui seul le parcours de Léonard Gianadda: “Faire de sa vie quelque chose de grand”. Alors qu’il était au collège, son enseignant principal avait écrit une lettre à ses parents pour féliciter le collégien, précisant qu’il “peut et doit faire de sa vie quelque chose de grand et de beau”.

Touche-à-tout

Photographe, entrepreneur, mécène, académicien, Léonard Gianadda a suivi les recommandations de son professeur de collège. Même si le fleuron de son action est artistique, la fondation Gianadda, l’entrepreneur a oeuvré depuis les années 1960. A Martigny, il a construit environ 1400 appartements.

Le côté artistique de Léonard Gianadda se dévoile tôt. A l’âge de 15 ans, il découvre les artistes de la renaissance italienne au cours d’un voyage en Italie. “J’ignorais que ces choses puissent exister. Tout cela m’a beaucoup marqué”, confiait-il dans une émission de la RTS en 2000.

La découverte de vestiges romains d’importance sur le lieu d’un de ses projets immobiliers dans les années 1970 marque aussi une étape importante. Sensible à cette découverte, l’entrepreneur se demande comment il peut conserver les vestiges de ce temple gallo-romain qu’il ne peut se résoudre à détruire malgré les autorisations.

Drame familial

Léonard Gianadda songe à créer un musée archéologique autour des vestiges. Le décès tragique de son frère Pierre dans un accident d’avion en 1976 provoquera la décision. La création du musée sera liée à celle d’une fondation en souvenir de ce frère disparu.

Au fil des années, Léonard Gianadda tisse des liens avec de nombreuses personnalités du monde de l’art et de la musique. La fondation expose peu à peu de grands noms dans ses murs: Erni, Klee, Picasso, Hodler, Rodin, Giacometti, Modigliani, Chagall, Gauguin, Van Gogh. Actuellement, Matisse est à l’honneur jusqu’au 22 novembre.

Dans un bâtiment annexe, Léonard Gianadda est lui-même l’objet d’une exposition: “80 ans d’histoires à partager”. Elle entraîne le visiteur à travers les grandes étapes de la vie de ce petit-fils d’émigré piémontais arrivé en Suisse en 1889 à la recherche de travail.

La fondation, qui abrite aussi un parc de sculpture, un musée de l’automobile, un musée gallo-romain, a accueilli, depuis sa création en 1978, près de 10 millions de visiteurs.

Encore actif

L’âge ne semble pas avoir de prise sur le mécène. Au printemps, il s’est engagé en faveur de réfugiés syriens. Il a mis à disposition cinq appartements pour cinq familles durant cinq ans. Une action qui lui tient à coeur malgré les critiques émises sur les réseaux sociaux.

L’accueil de réfugiés syriens est une évidence pour Léonard Gianadda. Son grand-père a aussi été accueilli en Suisse. Et lors de ses études à l’EPFL, un étudiant syrien lui a donné un sérieux coup de main pour ses examens. Ils ont gardé le contact. Et en 1960, Léonard Gianadda a découvert la Syrie avec son frère Pierre.

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