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Le ministre des Finances grec veut trouver “une solution” avec l’UE

(Keystone-ATS) Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis s’est évoqué lundi comme “conscient du devoir” du gouvernement grec de trouver “une solution” avec ses partenaires européens. Il souhaite dans le même temps respecter la demande des Grecs “de ne pas reculer” dans les engagements électoraux. Angela Merkel a de son côté exhorté Athènes à soumettre des “propositions viables”.

A deux jours de l’Eurogroupe extraordinaire sur la Grèce mercredi à Bruxelles, M. Varoufakis a déclaré envisager ce rendez-vous en gardant “en tête la demande du peuple de pas reculer et en même temps notre devoir de trouver une solution”.

M. Varoufakis, qui s’adressait pour la première fois au Parlement grec dans le cadre des discussions sur le programme de politique générale du gouvernement, a estimé que “l’intérêt de l’Européen moyen et celui du Grec moyen” se confondent.

Il considère que le plan proposé par la Grèce peut permettre de réconcilier deux contradictions apparentes: “les règles européennes” et le “mandat” confié par les électeurs au gouvernement de gauche radicale Syriza.

“Financement-relais”

Au cours des six mois de répit budgétaire demandé par la Grèce à travers un “financement-relais” de l’UE, comme l’a de nouveau invoqué M. Varoufakis, le gouvernement s’engage à “ne pas faire dérailler le budget, ni les prévisions d’excédent budgétaire primaire pour 2015” et à “encourager des réformes profondes”.

M. Varoufakis a répété que la Grèce est prête à s’engager sur “70 % des réformes contenues dans le mémorandum existant”, ce catalogue de mesures de restructuration de l’économie grecque supervisé depuis 2010 par les créanciers du pays en échange d’un programme de prêts internationaux.

Cet engagement est valable “à partir du moment où les 30 % de réformes qui nous semblent inacceptables sont suspendues ou annulées”, a-t-il insisté.

Echec de la politique européenne

Dressant le bilan de la politique de l’Europe pour remédier à la crise des dettes souveraines depuis 2008, le ministre des Finances s’est montré sans concession. Il a notamment estimé que la Banque centrale européenne (BCE) a “échoué” dans sa principale mission qui était de limiter l’inflation.

Pas de satisfaction “sans condition”

L'”humeur” au sein de la zone euro n’est pas propice à une satisfaction “sans condition” des demandes de la gauche radicale au pouvoir en Grèce, a averti de son côté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Berlin intraitable

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté exhorté Athènes à soumettre aux Européens des “propositions viables” sur sa dette publique et le sort des programmes d’aide internationaux. Selon elle, les règles “de base” n’ont pas changé. “Vous faites des efforts et de l’autre vous recevez de la solidarité. C’est une contrepartie”, a-t-elle détaillé.

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