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Le monde de l’auto réuni à Francfort, avec la Chine en arrière-fond

(Keystone-ATS) Des dizaines de milliers de personnes se réunissent mardi à Francfort pour le salon de l’automobile. La manifestation est la vitrine d’une industrie européenne sortie de crise, mais inquiète du ralentissement du marché chinois sur lequel elle a beaucoup misé.

Stands démesurés et carrosseries étincelantes: sur 230’000 m2, le parc des expositions de la capitale financière allemande va se transformer jusqu’au 27 septembre en temple de la voiture individuelle pour cette 66e édition de l’IAA, organisé tous les deux ans en alternance avec le Mondial de Paris.

Plus de 210 premières mondiales, présentées par quelque 1100 exposants venus de 39 pays, sont attendues. Mardi et mercredi sont réservés aux journalistes. Le grand public suivra samedi, après deux journées consacrées aux professionnels.

Ces derniers devraient avoir le sourire au vu de la reprise vigoureuse du marché européen, avec des immatriculations en hausse de 8,2% au premier semestre. L’Association des constructeurs automobiles européens (Acea) table pour l’ensemble de l’année sur une progression de 5%. Une hausse insuffisante pour revenir aux 16 millions d’unités écoulées avant la crise de 2008-2013.

Coup de froid en Chine

La santé retrouvée de certains marchés – l’Amérique du Nord pointe à son plus haut niveau historique – contraste avec les graves difficultés des zones émergentes comme le Brésil et la Russie, en récession. Et même le marché chinois, après des années de croissance à deux chiffres qui en ont fait le premier mondial, subit un refroidissement brutal: +3% espérés au mieux cette année.

“La Chine garde le cap mais rétrograde”, a commenté Matthias Wissmann, président de la fédération allemande de l’automobile VDA, organisatrice du salon.

“La croissance en Chine a ralenti, aucun doute, il n’y a plus actuellement de croissance à deux chiffres, mais je crois que la demande de mobilité reste très forte”, a déclaré lundi soir Martin Winterkorn, le patron de Volkswagen, géant allemand appelé à devenir le premier constructeur mondial cette année aux dépens de Toyota.

Les spécialistes du secteur relèvent en effet le taux d’équipement automobile encore très faible dans l’empire du Milieu, qui devrait rester un marché porteur à moyen terme, quoique moins rentable pour les étrangers.

Nouveautés

Presque tous les grands constructeurs seront représentés sur le salon, qui devra toutefois se passer du patron de Fiat Chrysler Automobiles (FCA). Sergio Marchionne a annulé sa participation pour cause de négociations salariales aux Etats-Unis.

Parmi les nouveautés, la Renault Mégane 4 et l’Opel Astra 5 vont défier la championne des ventes européennes, la Volkswagen Golf. Audi exposera une berline A4 remaniée et BMW sa grande Série 7.

Il faut surtout s’attendre à une avalanche de 4×4 urbains. Aux côtés de ces aventuriers du bitume aidés par la baisse des prix du pétrole seront exposés des modèles “verts” pour répondre aux objectifs européens de réduction des émissions polluantes à l’horizon 2020, en attendant peut-être un nouveau durcissement des règles lors du sommet COP21 de décembre à Paris.

Autopartage

Audi et Porsche dévoileront chacun un concept-car électrique disposant d’une autonomie de 500 kilomètres, à même de rivaliser avec l’américain Tesla, et le japonais Toyota montrera pour la première fois au grand public la quatrième génération de son hybride vedette, la Prius.

Le salon met également l’accent sur les nouvelles formes de mobilité, en consacrant pour la première fois un espace de 30’000 m2 à l’électrique, l’autopartage et la voiture connectée et autonome.

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