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Le Nobel de la paix au Congolais Mukwege et à la Yazidie Murad

La Yazidie Nadia Murad reçoit le prix Nobel de la paix 2018, avec le médecin Denis Mukwege, pour avoir oeuvré à "mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre". KEYSTONE/EPA DPA/FRANZISKA KRAUFMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Le Congolais Denis Mukwege et la Yazidie Nadia Mourad se sont vus décerner le prix Nobel de la paix 2018 vendredi. Le gynécologue Denis Mukwege soigne les femmes violées en RDC, et l’Irakienne Nadia Mourad milite pour la défense de la communauté yazidie.

L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege, 63 ans, et Nadia Murad, 25 ans, incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits. M. Mukwege a été parfois surnommé “l’homme qui répare les femmes”.

Il dirige l’hôpital Panzi de Bukavu, dans l’est de la RDC. Ouvert en 1999, le dispensaire accueille chaque année des milliers de femmes, dont beaucoup doivent être opérées à la suite de violences sexuelles.

Nadia Mourad, 25 ans, défend la minorité yazidie en Irak. Elle défend aussi les réfugiés et les femmes en général. Elle a été réduite en esclavage et violée par des combattants de l’État islamique à Mossoul en 2014.

“Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes”, a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen. “Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre”, a-t-elle ajouté.

ONU: annonce “fantastique”

Les Nations unies ont salué une annonce “fantastique” qui “aidera à faire avancer le combat contre les violences sexuelles comme arme de guerre dans les conflits”. “C’est une cause chère aux Nations unies”, a précisé la porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci.

L’an dernier, le Nobel de la paix était allé à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). Selon Oslo, elle a contribué à l’adoption d’un traité historique d’interdiction de l’arme atomique.

Le prix consiste en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 980’000 francs suisses). Il sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).

Grands services à l’humanité

Dans un testament rédigé un an avant sa mort, l’inventeur de la dynamite avait souhaité voir récompensés “ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services”.

Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d’économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel. Le prix de littérature a été reporté d’un an par l’Académie suédoise, enferrée dans un scandale d’agressions sexuelles.

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