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Le nouveau Coty veut devenir numéro un mondial de la beauté

Coty emploie plusieurs centaines de collaborateurs à Genève. sda-ats

(Keystone-ATS) Coty, numéro trois du secteur de la beauté depuis le rachat des activités de Procter & Gamble (P&G) il y a un an, veut devenir à terme numéro un. Il veut un véritable écosystème du parfum à Genève et va investir 4 millions de dollars dans son laboratoire de Versoix.

Il y a un an, le groupe Coty absorbait plus de 40 marques de la division beauté de P&G. Une transaction qui a abouti à une réorganisation complète de la société, dont le siège est à Londres, notamment à Genève. Coty est numéro un sur les parfums, numéro deux en soins professionnels des cheveux et numéro trois sur le maquillage.

“Nous avons des ambitions importantes de croissance et de marge opérationnelle”, a déclaré mardi dans un entretien à l’ats la présidente de la division “beauté professionnelle” Sylvie Moreau. Sans les détailler avant les résultats prévus en novembre aux Etats-Unis.

Mais à terme, l’objectif est clair, devenir numéro un en détachant la beauté des “stéréotypes” habituels. Actuellement, le chiffre d’affaires n’atteint pas la moitié du leader. La progression “sera forcément organique”, notamment en Asie et en Amérique latine, mais aussi externe.

9 milliards au total

Depuis la fusion, Coty a acheté des entreprises dont un spécialiste numérique des cosmétiques qui s’étend rapidement sur le marché américain. Parmi les trois unités d’affaires, la division de Mme Moreau, qui regroupe des marques comme Wella ou OPI et atteint des ventes de 1,8 milliard de dollars (1,7 milliard de francs), et celle du luxe à Paris, au chiffre d’affaires de 2,8 milliards, sont en hausse. Et le segment “beauté consommateur” s’établit lui à 4,3 milliards.

Côté harmonisation au sein du groupe, “on a eu de la chance d’être au démarrage d’une entreprise qui faisait déjà 9 milliards de dollars de chiffre d’affaires”, souligne encore Mme Moreau. “Le potentiel d’identification est énorme”, ajoute cette ancienne de P&G.

Là où P&G est “plus structuré”, Coty est “plus entrepreneurial”, souligne de son côté le chef mondial de l’approvisionnement, Mario Reis, l’un des 9 membres du comité exécutif avec sa collègue. Avec la fusion, du jour au lendemain, le chiffre d’affaires a doublé et il a été multiplié par dix-huit en dix ans.

La transaction ne s’est toutefois pas faite sans impact pour Genève. Au total, 142 postes ont été supprimés, dont la moitié ont été déplacés à New York et Paris.

20’000 personnes

Les 70 autres personnes environ ont commencé à quitter l’entreprise en juin et le volume le plus important partira en novembre et décembre. Genève reste “un centre important” pour Coty avec quelque 600 collaborateurs, insiste M. Reis.

Outre la division de Mme Moreau de 4000 personnes dans le monde, le bâtiment de Lancy accueille l’unité mondiale d’approvisionnement. Celle-ci est chargée d’organiser la distribution des quelque 50’000 références dont 20% sont renouvelées chaque année.

S’ajoutent la direction commerciale pour l’Europe, celle des exportations et le laboratoire de Versoix (GE). Avec Givaudan et Firmenich qui alimentent Coty, Genève peut constituer un écosystème du parfum, selon Mme Moreau.

Trois quarts des produits sont fabriqués dans les 15 usines du groupe dans le monde. Le coût en matière d’approvisionnement dans 130 pays atteint 30 à 35% des ventes.

La robotisation augmente dans la fabrication et la numérisation prendra une part de plus en plus importante dans les ventes. Sur plus de 180’000 clients, 150’000 se trouvent dans la division “beauté professionnelle”. Coty rassemble 20’000 personnes dans 40 pays, dont la moitié sur l’approvisionnement, pour près de 80 marques et 2800 brevets.

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