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Le pape canonise 30 martyrs du Brésil assassinés au XVIIe siècle

Le pape François a proclamé les nouveaux saints lors d'une messe sur la place Saint-Pierre. KEYSTONE/AP/ANDREW MEDICHINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape François a proclamé dimanche 35 nouveaux saints, dont trente martyrs assassinés au Brésil au XVIIe siècle et trois adolescents mexicains convertis tués au XVIe siècle. Des épisodes qui reflètent l’histoire sanglante de l’évangélisation de l’Amérique latine.

L’évangélisation dans l’Etat de Rio Grande avait démarrée en 1597 avec des missionnaires jésuites et des prêtres venus du Portugal. Mais au cours des décennies suivantes, l’arrivée des Hollandais calvinistes fut accompagnée de persécutions contre les catholiques.

Les prêtres André de Soveral et Ambrosio Francisco Ferro, ainsi que leurs 28 compagnons laïcs devenus saints dimanche, ont été les premiers martyrs du Brésil. Ils ont été tués par des soldats hollandais et des Indiens au cours de deux massacres en 1645 à Cunhaù et à Uruaçu.

Ces martyrs, des hommes, femmes et enfants sont morts atrocement, parfois les coeurs arrachés après des tortures et des mutilations, selon les historiens. Un laïc, Mateus Moreira, proclama notamment sa foi pendant le massacre.

Parmi les morts, il y avait aussi un Français, Jean (Joao) Lostau Navarro, né au royaume de Navarre, qui vivait de la pêche et dont on a retrouvé des titres de propriété et des documents d’Eglise à l’occasion du mariage de l’une de ses filles. Ces trente martyrs avaient été béatifiés par Jean Paul II en l’an 2000.

Tué à coups de bâtons

Les nouveaux saints mexicains, Cristobal, Antonio et Juan, sont des adolescents assassinés en raison de leur foi entre 1527 et 1529. Ils avaient reçu une formation auprès des premiers missionnaires franciscains arrivés d’Espagne.

Le jeune Cristobal tentait de convertir son père, qui le tua à l’âge de treize ans à coups de bâton à son retour de l’école franciscaine. Antonio et Juan, également nés dans le centre du Mexique, acceptèrent en 1529 d’accompagner en tant qu’interprètes des missionnaires dominicains dans la région d’Oaxaca (sud). Les deux garçons furent tués par des Indiens, alors qu’ils aidaient les missionnaires à détruire des représentations d’idoles des Indiens.

Education des filles

Un Italien et un Espagnol, non martyrs, sont également devenus saints dimanche. Faustino Miguez (1831-1925), né en Galice, a consacré sa vie à l’enseignement et à l’étude notamment des plantes thérapeutiques, élaborant des remèdes qui sont toujours utilisés. Ce prêtre également enseignant a fondé un institut destiné à l’éducation des jeunes filles.

L’Italien Luca Antonio Falcone (1669-1724), qui devint après quelques doutes durant son noviciat le capucin Angelo d’Acri (ville de Calabre), fut toute sa vie un prêtre itinérant sillonnant le sud de l’Italie. Il avait été béatifié en 1825.

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