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Le pape déplore l’usage banalisé des “injures”

"Nous sommes habitués à insulter, c'est comme dire 'bonjour'", a déploré le pape François dimanche. KEYSTONE/AP/ALESSANDRA TARANTINO sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape François a vivement déploré l’usage banalisé des “injures”, dimanche sur la place Saint-Pierre. Il n’a toutefois pas fait allusion à deux attaques anonymes dont il a fait l’objet depuis une semaine à Rome.

A l’occasion de la prière dominicale de l’Angelus, le pape s’est référé au commandement de Jésus de “ne pas tuer”. Ce qui englobe aussi “des comportements qui offensent la dignité de l’être humain, dont les paroles injurieuses”, a déclaré le Souverain pontife.

“Certes ces paroles injurieuses n’ont pas la même gravité et n’entraînent pas la même culpabilité que l’homicide, mais elle se situent sur la même ligne, car elles en sont les prémices et révèlent la même malveillance”, a développé le pape.

“Nous sommes habitués à insulter, c’est comme dire ‘bonjour'”. Mais “qui insulte un frère, tue ce frère dans son coeur”, a-t-il insisté, en intimant aux fidèles d’éviter les injures.

Affiches malveillantes

Samedi 4 février, les Romains avaient découvert, placardés dans toute la ville, plus de 200 affiches anonymes malveillantes. “Mais où est ta miséricorde?”, demandaient ces affiches en dialecte romain, sous un portrait du pontife argentin au regard maussade, accusé notamment d’avoir “ignoré les cardinaux” ou “décapité l’Ordre de Malte”. Des références à des frictions récentes du pape avec la frange conservatrice de l’Eglise.

En fin de semaine dernière, le pape a été ciblé par l’envoi de courriels à maints cardinaux et évêques d’un faux “Osservatore Romano”, le journal officiel du Vatican. Cette fois l’attaque, faite sur le ton de la satire, est plus subtile et vise un public d’initiés. Elle présente surtout le pape jésuite comme ayant des réponses très évasives sur la doctrine de l’Eglise.

Pas besoin de tranquillisants

Dans ce pastiche sarcastique, le pape François répond aux questions émises à l’automne par quatre cardinaux ultra-conservateurs concernant la nouvelle possibilité de donner la communion à certains divorcés remariés. Ces cardinaux mécontents avaient exigé une réponse du pape, qui n’a jamais répondu directement.

L’entourage du souverain pontife a dédramatisé les deux incidents survenus depuis une semaine. Et dans un entretien de fin novembre, publié jeudi par la revue jésuite Civilità Cattolica, François assure n’avoir pas besoin de tranquillisants et dormir en paix, malgré les opposants à ses réformes et la “corruption” présente au Vatican.

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