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Le parlement autorise le Brexit, l’Ecosse réclame un référendum

Quelques heures avant l'approbation du parlement britannique de la loi autorisant le gouvernement à déclencher le Brexit, la Première ministre écossaise a annoncé vouloir demander un nouveau référendum d'indépendance. Les Écossais avaient majoritairement voté contre le Brexit (image symbolique). KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN sda-ats

(Keystone-ATS) Le parlement britannique a approuvé lundi soir la loi autorisant le gouvernement à déclencher le Brexit. Quelques heures auparavant, la Première ministre écossaise avait annoncé son intention de demander un nouveau référendum d’indépendance.

Ce vote laisse désormais les mains libres au gouvernement conservateur de Theresa May. Cette dernière souhaite lancer la procédure de divorce d’avec l’Union européenne avant la fin du mois de mars, date butoir qu’elle s’est fixée.

Les députés ont rejeté par 335 voix contre 287 le premier amendement des Lords visant à protéger les trois millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni. Ils ont fait de même pour l’autre amendement qui conférait le dernier mot au parlement sur l’accord final avec Bruxelles, 331 votant contre tandis que 286 votaient en sa faveur.

La chambre des Lords a ensuite pris acte du refus par la chambre des Communes de ses deux amendements et a voté contre les deux modifications en deuxième lecture, entérinant ainsi le texte. “C’est un résultat décevant pour tous ceux qui reconnaissent l’importance vital d’un contrôle parlementaire du Brexit”, a réagi la député conservatrice Anna Soubry, opposée au Brexit.

“Décider de son avenir”

Cette approbation intervient quelques heures après l’annonce par la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon qu’elle allait demander un nouveau référendum d’indépendance. De quoi faire planer une menace d’éclatement du Royaume-Uni.

Si le déclenchement du Brexit n’a jamais été aussi proche, pouvant théoriquement avoir lieu dès mardi, cette nouvelle fracassante a conduit les services de Theresa May à faire savoir qu’il interviendrait à la fin du mois.

Nicola Sturgeon, qui souhaite un référendum fin 2018 ou début 2019, a expliqué qu’elle demanderait la semaine prochaine au parlement écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure.

“J’estime qu’il est important que l’Écosse soit en mesure de décider de son futur (…) avant qu’il ne soit trop tard”, a ajouté la cheffe du parti indépendantiste SNP, rappelant que les Écossais avaient majoritairement voté contre le Brexit.

“Facteur de division”

Theresa May a aussitôt rétorqué qu’une nouvelle consultation, après celle de septembre 2014, serait un “facteur de division” et créerait “une énorme incertitude économique au pire moment possible”.

“La vision étroite que le SNP a montrée aujourd’hui est très regrettable”, a ajouté Mme May. Cette dernière a accusé le parti de Mme Sturgeon de penser davantage à ses intérêts qu’à ceux des Écossais, qui avaient voté contre l’indépendance il y a deux ans.

L’annonce de Nicola Sturgeon, si elle n’est pas une surprise, fait ressurgir le spectre d’une division du Royaume.

A Bruxelles, la Commission européenne a confirmé qu’une Ecosse indépendante devrait poser sa candidature pour intégrer l’Union européenne.

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