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Le parti d’Aliev remporte les législatives en Azerbaïdjan

(Keystone-ATS) Le parti du président azerbaïdjanais Ilham Aliev a remporté haut la main les élections législatives de dimanche, selon les résultats officiels publiés lundi. Le scrutin était boycotté par l’opposition, qui dénonce des élections “complètement falsifiées”.

Le parti Yeni (Nouvel Azerbaïdjan) a obtenu 71 sièges sur les 125 que compte le Parlement. Les formations favorables au gouvernement ont décroché pratiquement tous les autres, a précisé le président de la commission électorale, Mazakhir Panakhov, lors d’une conférence de presse lundi.

Ce résultat, couru d’avance, renforce encore le contrôle sans partage du président Ilham Aliev qui dirige depuis douze ans cette ex-république soviétique du Caucase riche en hydrocarbures. Le taux de participation aux élections législatives a atteint les 55,7%, a encore indiqué le président de la commission électorale.

Les principaux partis d’opposition, le Conseil national des Forces démocratiques (CNFD), Musavat et le Parti démocratique d’Azerbaïdjan, ont pour leur part dénoncé des élections “complètement falsifiées”. “Il s’agit d’une usurpation flagrante du pouvoir”, a déclaré le CNFD dans un communiqué.

La formation d’opposition accuse le président azerbaïdjanais de “voler une fois de plus le pouvoir au peuple”. La victoire de M. Aliev était inévitable “en l’absence de candidats solides de l’opposition et sur fond de fraudes massives”, a déclaré pour sa part le dirigeant du parti Musavat, Issa Gambar.

Pas d’observateurs de l’OSCE

Un autre parti de l’opposition, l’Alternative républicaine (REAL) a également annoncé ne pas reconnaître les résultats du scrutin. Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Aliev en 2003, aucune élection n’a été reconnue comme démocratique par les observateurs internationaux.

Pour cette élection d’ailleurs, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n’a pas pu envoyer d’observateurs à cause des “restrictions” que lui ont imposées les autorités azerbaïdjanaises. Elle a condamné “la répression menée contre les voix critiques et indépendantes”.

Avant le scrutin, l’opposition et les ONG de défense des droits humains avaient accusé le gouvernement d’avoir emprisonné de nombreux opposants et limité la capacité des partis à faire campagne. Du côté du pouvoir, le principal conseiller du président, Ali Gassanov, a assuré que les élections s’étaient tenues “de manière totalement transparente et démocratique”.

De nombreux journalistes, dont des reporters de Reuters, n’ont pas obtenu d’accréditation pour couvrir le scrutin. Le ministère des Affaires étrangères a expliqué ces incidents par des difficultés techniques.

Partenaire de choix pour l’Ouest

Ilham Aliev a succédé à son père Heydar le 31 octobre 2003. Il n’a cessé depuis de consolider son pouvoir. Il a notamment tiré profit de la manne pétrolière et gazière qui a permis d’améliorer l’ordinaire de nombreux Azerbaïdjanais.

Les puissances occidentales se gardent de leur côté de fustiger trop explicitement le régime d’Aliev, qui accueille de nombreuses multinationales pétrolières. La situation stratégique du pays sur la carte de l’Asie centrale en fait par ailleurs un partenaire de choix.

Au total, 5,9 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes afin d’élire les 125 députés pour un mandat de cinq ans.

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