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Le Parti pirate veut sortir de l’adolescence

(Keystone-ATS) Le Parti pirate tente une mue et étoffe son programme pour partir à l’assaut des élections fédérales cet automne. Il ne se limite plus au numérique et veut avoir son mot à dire dans tous les registres.

Six ans après son lancement en Suisse en 2009, le Parti pirate suisse (PPS) se rêve sous la Coupole. “Obtenir un siège serait une grande victoire”, explique à l’ats Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate. Il est lui-même candidat dans le canton de Vaud au National avec sept autres co-listiers, dont deux femmes, et se présente aussi au Conseil des Etats.

“Cela pourrait se produire à Zurich”, poursuit-il. En Suisse romande, à côté du canton de Vaud, seul le Valais présente une liste de quatre candidats: deux Romands et deux Alémaniques. “Des hommes seulement, reconnaît-il. Difficile de trouver des femmes.”

Et de rappeler qu’à l’EPFL, la proportion des femmes a peu bougé depuis 20 ans, malgré la numérisation de la société: on comptait 27% d’étudiantes en 2014 contre 16% en 1992.

Fribourg, Genève et Bâle ne sont en revanche pas dans la course “par manque de candidatures arrivées à maturité” alors que le Parti pirate était partant dans ces cantons en 2011. En Suisse alémanique, le Parti du numérique tente sa chance dans les cantons de St-Gall, Argovie, Zurich, Berne et Zoug.

Fossé des générations

Pour le PPS, un des enjeux des élections fédérales est de toucher un public plus âgé, qui n’a pas grandi avec internet. Guillaume Saouli se décrit lui-même comme un “geek” avec une barbe grise, formant la nouvelle génération de mordus du monde digital.

En six ans, les choses ont bougé. Les partis gouvernementaux se sont emparés de quelques problématiques, dévoilées par le PPS, un parti libertaire de droite à l’origine, qui se définit aujourd’hui comme “humaniste, libéral au sens traditionnel du terme et progressiste.”

Un des premiers coups du PPS avait été de faire reculer l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, la FINMA. Celle-ci, au nom de la lutte contre le blanchiment d’argent, aurait été en mesure de divulguer des informations sur le simple quidam faisant ses courses à la Coop avec sa carte Maestro. Mais à l’avenir, le PPS veut aussi parler éducation ou de partage de biens culturels, pour “permettre aux artistes de redevenir maîtres de leurs droits d’auteur.”

Expert du cyberespace

“Nous plaçons l’humain au centre, un citoyen émancipé, et non assisté, en mesure d’apporter sa contribution à la société”, explique le co-président. Le PPS défend ainsi le revenu de base inconditionnel, un “filet social simplifié”, qui laisse les coudées franches à l’individu pour faire ce pour quoi il est bon.

La conduite de la politique générale pour le PPS se fait en intégrant les risques, et non en les cachant. “En participant aux élections fédérales, le Parti pirate peut amener son expertise du cyberespace, dont la méconnaissance entraîne des fiascos et des coûts exorbitants pour la Suisse”, souligne le parti dans un communiqué vendredi.

Le programme politique du Parti PirateLien externe

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