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Le patron de Swiss Life estime nécessaire la retraite à 70 ans

Les Suisses vivent toujours plus vieux. Sans réformes, les perspectives du système de prévoyance s'assombriront, estime Patrick Frost (archives). Keystone/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Le patron de Swiss Life Patrick Frost considère que le système de prévoyance vieillesse est en difficulté. Pour rétablir l’équilibre de son financement, il préconise une nette baisse du taux de conversion et une hausse significative de l’âge de départ à la retraite.

“Le taux de conversion devrait être réduit bien en dessous de 5%”, a déclaré M. Frost dans une interview à la SonntagsZeitung. Il considère toutefois que cela est pour l’heure inapplicable, pour des raisons politiques.

Malgré le refus du peuple en mars 2010 d’accélérer la baisse de cet indice, Patrick Frost se montre toutefois confiant dans le fait que la société “va reprendre ses esprits” et créer un juste équilibre entre les générations. Selon lui, le paquet de réforme prévoyance vieillesse 2020 va notamment dans la bonne direction.

Mesures de compensation

“La baisse du taux de conversion sera accompagnée de mesures de compensation”, note le directeur général de l’assureur zurichois Swiss Life, âgé de 47 ans. “Cela signifie que davantage d’épargne est nécessaire, pour qu’à la fin, le capital de retraite soit plus élevé”.

La réforme du Conseil fédéral, actuellement débattue au Parlement, prévoit notamment une hausse de 1,5 point de pourcentage de la TVA. Les nouvelles recettes doivent être entièrement versées à la caisse de compensation AVS.

Le projet vise également le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, ainsi que le libre choix des assurés du moment de leur retraite, entre 62 et 70 ans, avec une perte de rente ou un bonus à la clé. Enfin, le taux de conversion du capital de prévoyance professionnelle en rente serait abaissé de 6,8 à 6% en quatre ans.

Relever l’âge de la retraite

Patrick Frost estime indispensable de relever l’âge de départ à la retraite. “Puisque nous vivons non seulement plus vieux, mais aussi plus longtemps en bonne santé, cela serait sensé que les actifs restent progressivement plus longtemps dans le monde du travail, jusqu’à 70 ans ou au-delà”.

Ce fonctionnement soulagerait la caisse AVS, qui a enregistré l’an dernier un déficit d’un demi-milliard de francs. Patrick Frost estime également que les employeurs devraient être mis à contribution, en proposant notamment de nouveaux modèles de temps de travail et de carrière.

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