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Le PDC amorce un débat de fond sur son avenir et ses valeurs

Plus de 500 sympathisants et délégués du PDC étaient présents au 4e Congrès d'été du parti à Appenzell. Keystone/EDDY RISCH sda-ats

(Keystone-ATS) Le président du PDC Gerhard Pfister a amorcé un débat de fond sur l’avenir de la formation politique samedi, lors du Congrès d’été du parti à Appenzell. Le PDC se donne un an pour redéfinir une stratégie. Les délégués ont aussi clairement rejeté l’initiative AVSplus.

Lors de sa première apparition devant des sympathisants du parti depuis son élection à la présidence en avril, Gerhard Pfister a souligné devant plus de 500 sympathisants et délégués le besoin d’un débat sur les valeurs pour le PDC. Au vu de la menace terroriste sur l’Europe, de la crise migratoire et des charges répétées envers le mode de vie occidental, mener un tel débat relève du devoir politique, selon lui.

“Nous avons été trop longtemps tolérants envers ceux qui prônent l’intolérance”, a asséné le conseiller national zougois. “Qui cherche la protection de la Suisse mais ne reconnaît pas ses valeurs ferait mieux de la demander à un pays qui correspond mieux aux siennes.”

Pour M. Pfister, le PDC est prédestiné, dans le conflit qui le met aux prises avec les idéologues fondamentalistes, à prendre position “pour une société occidentale fondée sur les valeurs chrétiennes et l’Etat de droit”. D’après la direction du parti, l’un des premiers projets du nouveau PDC consistera à élaborer des propositions pour combattre le fondamentalisme et le radicalisme en Suisse.

Débattre de l’avenir

Les démocrates-chrétiens se trouvent à un moment de leur histoire où ils marquent un temps d’arrêt, examinent leurs parcours et tentent de définir la stratégie à suivre ces prochaines années, a argué le président du parti.

La discussion a été lancée avec les mots-clés “Keep-Drop-Add” (“Garde”-“Ecarte”-“Ajoute”). Les délégués ont pu faire des propositions et suggestions par écrit. On a notamment demandé des débats plus critiques à l’interne.

Les démocrates-chrétiens se donnent jusqu’à l’été 2017 pour redéfinir une nouvelle stratégie et structure du parti. Il faudra alors voter pour en suivre la voie.

Juste une provocation

Le débat sur les valeurs du PDC s’est aussi fixé en opposition à l’attitude de l’UE. Gerhard Pfister a estimé que les politiques migratoires et monétaires de Bruxelles avaient gravement péjoré la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe. “L’Union européenne s’est éloignée des idées démocrates-chrétiennes”, a-t-il lancé.

La conseillère fédérale Doris Leuthard était également de la partie samedi. Interrogée devant les sympathisants par un animateur, l’Argovienne a qualifié de provocation la récente décision de la commission compétente du National sur la prévoyance vieillesse.

La ministre s’est dite convaincue que la décision sera toute autre après le débat aux Chambres. Après des années d’enlisement de la réforme, la solution ne peut être qu’un compromis, selon elle.

Rejet clair d’AVSplus

Le PDC a aussi clairement dit non samedi à l’initiative AVSplus de l’Union syndicale suisse (USS), soumise au vote le 25 septembre. Par 293 voix contre 7 et 4 abstentions, les délégués ont recommandé de rejeter ce texte, qui réclame une hausse forfaitaire de 10% de toutes les retraites AVS actuelles et futures.

Pour les deux autres objets soumis au peuple, le comité directeur du parti s’est prononcé la veille et suggère de voter une fois oui et une fois non. Il a recommandé à l’unanimité d’accepter la nouvelle loi fédérale sur le renseignement et, par 37 voix contre 1, de rejeter l’initiative des Verts pour une économie verte.

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