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Le président burkinabè et Doris Leuthard parlent de sécurité

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré s'est entretenu avec la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, lors d'une visite de courtoisie à Berne. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) La sécurité a été au coeur des discussions entre Doris Leuthard et le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré mardi à Berne. La présidente de la Confédération a rappelé que “la prévention de l’extrémisme violent est une priorité” de la Suisse.

Doris Leuthard a présenté ses condoléances pour l’attentat qui a fait 18 morts du 14 août à Ouagadougou. Lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre, elle a rappelé l’attentat de janvier 2016 à Ouagadougou qui avait notamment coûté la vie à deux Valaisans.

La conseillère fédérale a mentionné la menace terroriste qui pèse sur le Burkina Faso et l’Afrique de l’Ouest. Les deux dirigeants ont d’ailleurs échangé sur le G5 Sahel, la nouvelle force internationale de lutte contre les djihadistes du Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).

Le G5 Sahel est une “approche correcte”, selon Mme Leuthard. Elle a cependant rappelé la neutralité helvétique. La Confédération suit “une approche régionale” et soutient ce qui peut faire progresser la paix, en particulier la situation économique. Elle entend par exemple se rapprocher de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Collaboration efficace et ancienne

M. Kaboré a remercié l’accueil qui lui a été réservé à Berne. Sa visite fait suite à celle, en mars, du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, décédé en août. Elle s’inscrit dans une collaboration “efficace et ancienne” entre les deux pays. La coopération suisse est active au Burkina Faso depuis plus de 40 ans.

La Suisse a soutenu le processus de transition démocratique dans le pays en 2015, a souligné Mme Leuthard. A ce propos, M. Kaboré a rappelé que la préparation d’une nouvelle Constitution, une de ses promesses électorales, était terminée. Celle-ci s’inscrit dans un travail de réconciliation nationale en cours dans le pays.

La conseillère fédérale a salué ces avancées. Elle a toutefois souligné que ce processus prendra du temps et qu’il est “dans l’intérêt de la Suisse” de soutenir ces efforts, notamment pour amener plus de stabilité et de démocratie dans la région. La présidente de la Confédération s’était rendue en juillet au Ghana et au Bénin, deux etats voisins du Burkina Faso.

Elle a aussi encouragé M. Kaboré dans ses efforts pour améliorer les conditions de travail dans l’industrie de l’or, un produit largement importé par la Suisse. Le président a déjà présenté son projet pour lutter contre le travail des enfants, mais aussi pour lutter contre l’exploitation sauvage de l’or et la fuite à l’étranger d’une partie de ces ressources qui ne profite pas à l’Etat burkinabè.

“La population se porte bien”

M. Kaboré a souligné que “la population se porte bien”. Le pays reste toutefois, le premier récipiendaire de l’aide de la société civile suisse. Au niveau de la Confédération, il est un des pays au centre de la politique de coopération au développement.

Celle-ci se base sur deux piliers forts au Burkina Faso, tout d’abord la formation, de base, mais aussi professionnelle, ensuite le développement de l’économie locale, une “piste à suivre” selon Mme Leuthard.

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