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Le président de Credit Suisse se défend à l’assemblée générale

Le différend fiscal avec les Etats-Unis "nous a fort occupé, comme toutes les autres grandes banques du pays", souligne Urs Rohner, président du conseil d'administration de Credit Suisse. KEYSTONE/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) Le président du conseil d’administration de Credit Suisse, Urs Rohner, est sous le feu des critiques ces dernières semaines. A l’occasion de l’assemblée générale de la banque, il s’est adonné à un véritable plaidoyer.

Des actionnaires mais aussi plusieurs médias lui ont reproché d’avoir mis en place la restructuration de l’établissement bancaire trop tard. La critique a aussi ciblé les milliards de perte enregistrés l’année dernière.

“Grâce au changement d’orientation commencé en octobre 2015, nous avons ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire de la banque qui existe depuis plus de 160 ans”, souligne Urs Rohner. “Mais cela ne veut pas dire que nous avons été inactifs les années précédentes”, précise-t-il.

“L’institut financier n’a pas oublié de se développer, comme affirmé, mais a avancé graduellement”, poursuit-il. Dans un premier temps, l’établissement a rendu sa banque d’investissement moins risquée et a consolidé son capital propre.

Différend fiscal

Parallèlement, le numéro deux bancaire helvétique a aussi dû régler l’héritage de la crise financière de 2008 tout comme le différend fiscal avec les autorités américaines. “Ce débat nous a fort occupé, comme toutes les autres grandes banques du pays”, explique le président du conseil d’administration.

A ses yeux, Credit Suisse a pu disposer de la liberté d’action nécessaire pour se réorienter une fois seulement la question de l’ héritage de la crise financière réglée. “Ce changement d’orientation est un processus particulièrement complexe qui prendra plusieurs années”, ajoute Urs Rohner.

La mise en oeuvre de la stratégie de l’établissement “progresse bien”, a par ailleurs indiqué Tidjane Thiam, directeur général (CEO) de Credit Suisse. “Construire une plate-forme pour l’avenir est une tâche difficile et il ne faut pas compter sur des applaudissements à court terme”, a-t-il déclaré. “C’est cependant le seul chemin qui nous conduira au succès à long terme”, a-t-il ajouté.

Le directeur général de l’institut bancaire s’est également dit “convaincu du potentiel de croissance de la gestion de fortune”. “Celle-ci sera soutenue par la banque d’affaires”, a-t-il ajouté. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 10 mai.

Gagner un marathon

Quant à la critique du choix de Tidjane Thiam, ancien expert en assurances, pour diriger la banque, le président du conseil d’administration la balaie d’une main: “Credit Suisse dispose du directeur général idéal pour assumer une telle tâche”.

Urs Rohner appelle aussi à faire preuve de patience. “Notre nouvelle stratégie poursuit des buts clairs. Par elle, nous ne voulons pas remporter un sprint mais un marathon”, précise-t-il.

A la fin de son discours, le président du conseil d’administration s’est adressé directement aux personnes qui critiquent son action. “Il existera toujours des individus pour remettre en cause un chemin choisi, une stratégie adoptée ou la mise en oeuvre d’un plan”, indique-t-il.

Urs Rohner se dit toutefois prêt à dialoguer. “Finalement, nous avons tous le même but: garantir le succès de la banque à long terme”, conclut-il.

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