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Le procureur requiert 9 ans de prison contre un délinquant lyonnais

Le Tribunal correctionnel de Genève se prononcera mercredi sur le sort d'un Français de 46 ans, accusé d'avoir participé à deux braquages à la voiture-bélier. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le procureur genevois Olivier Lutz a requis mardi une peine de 9 ans de prison à l’encontre d’un Français de 46 ans accusé d’avoir participé à deux braquages de bureaux de change au moyen d’une voiture-bélier. Le prévenu conteste les faits et demande son acquittement.

L’accusé est “un professionnel, un truand de gros calibre”, a souligné le représentant du Ministère public. Des traces de son ADN avaient été retrouvées sur des voitures qui avaient été utilisées, en 2009, lors de l’attaque de l’agence Migros de Plan-les-Ouates, ou, en 2013, lors du casse du bureau de Chêne-Bourg.

Le procureur a aussi souligné qu’un des malfrats ayant agi à Chêne-Bourg portait des lunettes de vue, tout comme le prévenu. Cet homme mesurait aussi environ 1m75, soit à peu près la taille de l’accusé. Ce dernier était en outre venu régulièrement à Genève les semaines précédant le braquage, logeant chez une amie de longue date.

Pas de preuves solides

Pour la défense, le procureur a été incapable dans ce dossier d’apporter une preuve incontestable de la présence du prévenu lors des casses. Le Lyonnais admet avoir fourni les voitures volées qui ont été utilisées par les malfrats lors des attaques. Mais il a toujours affirmé n’avoir jamais su à quoi elles allaient servir.

“L’ADN ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout”, a souligné Philippe Screve, l’avocat français du prévenu. Le fait que le même mode opératoire ait été utilisé lors des deux braquages ne constitue pas non plus un élément à charge. “Mon client n’a pas déposé un brevet concernant le casse à la voiture-bélier”.

Magali Ulanowski, l’autre avocate de la défense, s’est pour sa part étonnée des lenteurs de la justice dans la première affaire de 2009. Le profil génétique de l’accusé avait été retrouvé sur une des voitures utilisées par les braqueurs, mais la Suisse n’a demandé aucune entraide aux autorités françaises.

“On savait à l’époque que les éléments liés à l’ADN ne suffiraient pas pour obtenir une condamnation”, a relevé Mme Ulanowski. Ce n’est qu’après l’arrestation du prévenu fin 2013 à Genève que le dossier de 2009 a ressurgi, a constaté l’avocate. Pour la défense, la procédure de 2009 n’a eu que pour vertu de consolider celle de 2013.

Mépris de la vie

Le représentant du Ministère public a requis une peine relativement lourde, car il estime que lors du braquage de 2013, les malfaiteurs se sont accommodés à l’idée de provoquer la mort de quelqu’un. La voiture des bandits a défoncé les guichets du bureau de change. Une employée n’a eu la vie sauve qu’en se jetant par réflexe sur le côté.

Robert Assaël, l’avocat qui défend un des policiers qui est intervenu pour faire avorter le casse de 2013, a demandé aux juges de se méfier de l’accusé, qui dégage une certaine douceur, et fait souvent preuve d’humour. “Ce n’est pas un gentil voleur de voiture, mais quelqu’un qui évolue en Ligue des Champions” du banditisme.

Le Tribunal correctionnel de Genève rendra son jugement mercredi.

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