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Le PS ne soutiendra pas Norman Gobbi, pour le reste tout est ouvert

(Keystone-ATS) A quelques heures de l’élection au Conseil fédéral, les chances de Norman Gobbi s’amenuisent pour succéder à Eveline Widmer-Schlumpf. Le PS a dit qu’il ne soutiendra pas le candidat tessinois. Pour les autres partis, le choix devrait se restreindre au ticket officiel.

Pour le PS, le candidat tessinois léguiste Norman Gobbi n’est pas éligible au Conseil fédéral pour remplacer Eveline Widmer Schlumpf. Cette décision a été prise à l’unanimité: “il vient d’un petit parti qui dénigre les institutions et qui fait des déclarations racistes”, a expliqué le président du groupe socialiste Roger Nordman mardi soir.

Pour ne rien arranger, le candidat tessinois ne se distancie pas des titres provocateurs qu’a publié le journal léguiste Il Matino, a précisé Christian Levrat, président du PS.

Pas enthousiasmant

Par rapport aux années précédentes, “les différences de compétences étaient très frappantes”, a-t-il regretté, ajoutant que “le résultat des auditions était très peu enthousiasmant”.

Elles ont plutôt révélé les faiblesses des candidats: le Zougois Thomas Aeschi, “fils spirituel de Blocher” et pas assez expérimenté et le Vaudois Guy Parmelin peu précis sur les dossiers et dont la capacité à endosser l’habit de conseiller fédéral laisse des doutes.

Interrogé quant à la possibilité de choisir un candidat ne figurant pas sur le ticket, Christian Levrat a laissé les portes ouvertes en se contant de répondre que le parti “prendra ses responsabilités pour choisir le meilleur candidat possible”.

Pas sauvage

Le PLR ne soutiendra aucune candidature sauvage. On ne joue pas avec la stabilité des institutions, a déclaré le président du groupe PLR Ignazio Cassis. Le parti laisse néanmoins la liberté de vote entre les trois candidats.

Ignazio Cassis a par ailleurs démenti une rumeur concernant une éventuelle élection du conseiller national Thomas Hurter (UDC/SH) et son accueil, après son exclusion de sa formation, au sein du PLR schaffhousois. Cette idée ne correspond ni à la position du PLR cantonal ni à celle du PLR suisse.

Le PDC a également décidé de soutenir un des trois candidats, a annoncé le président du groupe Filippo Lombardi. Il part de l’idée qu’un des trois obtiendra suffisamment de voix. Si un autre candidat devait les précéder, il demanderait d’interrompre la séance pour discuter au sein du groupe.

Dans la foulée, le Tessinois a déploré le fait que l’UDC ait menacé d’exclure de son parti un autre un candidat qui se présente sans être sur le ticket officiel.

Pas de mot d’ordre

Le PBD et les Vert’libéraux se tiennent à couvert et recommandent simplement de trancher parmi les trois. “Aucun des candidats n’a su se démarquer de manière décisive par rapport aux autres. C’est pourquoi le PBD renonce à recommander un candidat en particulier”, indique le parti dans un communiqué.

Même si elle déplore que le choix soit aussi réduit, la formation veut tenir compte de la nouvelle majorité au sein de l’Assemblée fédérale et du souhait de l’UDC de prendre davantage de responsabilités au niveau gouvernemental, écrit-il.

Les Vert’libéraux reconnaissent aussi à l’UDC sa légitimité à un second siège au gouvernement et ils ne voteront pas pour un candidat hors du ticket, a indiqué la cheffe du groupe Tiana Angelina Moser. Les auditions ont montré que les trois candidats affichent des divergences considérables dans leurs positions par rapport à celle des Vert’libéraux, a ajouté la conseillère nationale zurichoise.

Pas d’unanimité

Norman Gobbi a fait très bonne impression et s’est distingué des deux autres candidats, du fait de son expérience dans un exécutif et de ses capacités à communiquer. De plus, il est important pour les Vert’libéraux que le Tessin soit à nouveau représenté au Conseil fédéral.

“Il obtiendra des voix au sein de notre groupe, mais chacun votera librement”, a précisé Mme Moser. L’appartenance du Tessinois à la Lega lui coûtera l’unanimité des voix vert’libérales. Au sein des parlementaires tessinois, M. Gobbi ne bénéficiera pas non plus d’un soutien unanime.

Le groupe UDC n’a pas non plus donné de consigne de vote, a indiqué Lukas Reimann (SG) à l’ats. Il pense que la majorité du parti devrait voter pour Thomas Aeschi ou Norman Gobbi, mais que Guy Parmelin pourrait gagner, préféré par les autres partis.

Enfin, pour les Verts, l’UDC n’a pas sa place au Conseil fédéral et ne devrait recevoir aucune voix du groupe. Le parti n’a d’ailleurs auditionné personne. PS, PLR et PDC se réuniront encore mercredi matin tôt afin de définir leur stratégie et de leur choix final concernant les candidats.

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