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Le PS présente son concept pour “notre économie”

Les conseillers nationaux du PS Roger Nordmann (VD), Prisca Birrer-Heimo (LU) et Beat Jans (BS) (de gauche à droite) ont présenté devant la presse les propositions du PS pour une politique économique durable. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) La semaine de 35 heures, la fin des énergies fossiles, l’égalité salariale entre hommes et femmes, le PS a présenté jeudi ses propositions pour “notre économie”. Le projet doit encore être approuvé par le congrès du parti début décembre.

Le PS tire un bilan économique négatif des dix dernières années, “une décennie perdue” pour la classe moyenne, regrette le conseiller national Beat Jans (BS), vice-président du PS. Dans son projet économique pour 2019-2029, le PS appelle “à briser le dogme qui prétend que les gens vont bien si l’économie va bien”. Au contraire, “l’économie va bien quand les gens vont bien”, souligne M. Jans lors d’une conférence de presse.

Le document, baptisé “Notre économie”, doit servir de cadre à l’action du PS pour les dix prochaines années en lui donnant une orientation, précise le conseiller national vaudois Roger Nordmann. Il ne sera pas mis en oeuvre tel quel, à moins que les électeurs ne donnent la majorité au PS dans les deux Chambres aux prochaines élections, a dit le Vaudois sous forme de boutade.

Réduire le temps de travail

Le PS axe ses propositions économiques autour de quatre grands thèmes. Il demande un travail décent pour tout le monde. “Après des décennies de dégradation, il est nécessaire d’améliorer les conditions de travail et la sécurité sociale, en particulier dans le contexte de la numérisation”, souligne M. Nordmann.

Pour cela, le PS appelle notamment à réduire le temps de travail, pour une semaine de 35 heures, une mesure qui doit améliorer l’efficacité de l’économie. Il faut également enfin mettre en oeuvre l’égalité salariale entre hommes et femmes et développer la formation initiale et continue.

100% d’énergies renouvelables

Autre point, le PS veut des services communautaires pionniers. Il appelle notamment à un approvisionnement en électricité issu à 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030, précise la conseillère nationale lucernoise Prisca Birrer-Heimo.

Il faut créer “un fond public d’avenir totalisant plus de 30 milliards de francs” pour assurer la transition vers une économie durable, précise le projet du PS. Cette somme pourrait être financée par des fonds de la caisse de retraite investis sur une base volontaire, note Mme Birrer-Heimo.

Renforcer la collectivité publique

Les dix prochaines années doivent également servir à renforcer la collectivité publique. Le PS demande un “accès généralisé, continu et facile à un service public de haute qualité”. Il veut aussi lutter contre la cherté des loyers et une meilleure répartition de la rente foncière.

Le PS propose également une taxe sur les transactions financières, qui serait coordonnée à l’échelle internationale. De même, il suggère l’introduction d’un impôt sur les successions et l’augmentation des impôts sur les grandes fortunes, ainsi que l’harmonisation des taux d’imposition des sociétés dans toute la Suisse.

Finalement, la Suisse doit renforcer son engagement international et lutter contre l’évasion fiscale. Elle devrait également entretenir des relations harmonieuses avec l’UE, à laquelle elle devrait adhérer à long terme.

Des membres du parti et des experts ont participé à la création de la proposition économique du PS qui a ensuite passé par deux séries de consultations. Le document final devrait être approuvé lors du congrès du parti les 1er et 2 décembre à Brugg.

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