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Le réchauffement à l’origine de nouveaux flux migratoires

(Keystone-ATS) Le réchauffement de la planète va provoquer de nouveaux flux migratoires. Plusieurs organisations ont plaidé mardi à Genève, à l’occasion des négociations sur le climat, pour que la conférence de Paris, en décembre, adopte des mesures préventives et prévoie des plans de réinstallation.

En 2013, 22 millions de personnes étaient déplacées en raison de catastrophes naturelles, pour une majorité liées à des facteurs climatiques, a affirmé le directeur de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les Réfugiés. Cela représente près de la moitié des déplacés et réfugiés dans le monde.

“De 1970 à 2013, les risques de flux migratoires liés à des catastrophes ont doublé. Ces flux vont continuer à augmenter”, a averti l’expert lors d’une conférence de presse.

Jose Riera, conseiller auprès de la Division de la protection internationale du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), a expliqué que la majorité des 46 millions de déplacés et réfugiés dont l’agence de l’ONU s’occupait l’an dernier est concentrée dans des zones vulnérables sur le plan climatique.

“Le document qui sera adopté à Paris doit recommander des mesures pour traiter de la mobilité humaine liée au changement climatique”, a déclaré Bernd Hemingway, directeur au Département de la gestion des migrations à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Plans de réinstallation

Les organisations humanitaires poussent pour que le projet de document de Paris, en discussion à Genève, recommande des mesures concrètes. Elles souhaitent que les gouvernements adoptent des stratégies pour faciliter les migrations ou, si nécessaire, comme dernière option, des plans de réinstallation des personnes qui seraient chassées de chez elles par des événements climatiques extrêmes.

Les petites îles du Pacifique craignent de voir leur territoire être submergé par les eaux à la suite de la montée du niveau de la mer. Des millions de personnes devraient dans ce cas être relogées ailleurs.

Lacune juridique

Le représentant du HCR a insisté sur le fait que la réinstallation devrait avoir lieu seulement en dernier ressort, et avec le consentement et la participation des populations concernées. Il a rappelé que les migrants climatiques n’ont pas droit juridiquement à la protection offerte par le statut de réfugié.

Cette lacune juridique doit être comblée, a affirmé Jose Riera. Selon des diplomates, les négociations, entamées dimanche, sur un projet de document pour la conférence de Paris progressent à Genève entre les 190 pays. Une conférence de presse finale est prévue vendredi.

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