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Le réseau social Weibo subit les foudres du régime

Un nouveau tour de vis sur la Toile chinoise avec Weibo en première ligne (archives) KEYSTONE/AP/Alexander F. Yuan sda-ats

(Keystone-ATS) Les autorités chinoises accusent la plateforme de microblogs Weibo de propager des “contenus nocifs”. Le pouvoir l’a enjoint ce week-end de suspendre certaines fonctionnalités. Le rap et les dessins animées sont suspectés.

Sina Weibo, une plateforme souvent qualifiée de “Twitter chinois”, a subi samedi les foudres de l’administration chinoise en charge du cyber-espace. Cette dernière intensifie ses contrôles sur les contenus “inappropriés”.

Weibo laisse ses utilisateurs “poster des contenus allant dans le sens de mauvaises opinions, obscènes, de mauvais goût ou (défendant) la discrimination ethnique”, a insisté l’autorité de régulation dans un communiqué sur son compte de messagerie WeChat.

Weibo “a contrevenu aux lois et règlements du pays, orienté l’opinion publique dans la mauvaise direction, et exercé une très mauvaise influence”, a-t-elle ajouté.

En guise de sanction, les régulateurs ont demandé à Weibo de suspendre pour une semaine certaines fonctionnalités, notamment le mode de recherche des sujets les plus partagés, ou encore un service payant permettant de poser des questions à une célébrité.

L’Internet chinois est encadré de façon drastique par un système complexe de censure (“la Grande muraille électronique”) qui bloque les réseaux sociaux Facebook et Twitter, ainsi que YouTube et Google.

Rap et dessins animés

Les plateformes chinoises comme Weibo ou WeChat font en outre l’objet d’une censure étroite, tout en étant censées réguler elles-mêmes les contenus de leurs utilisateurs. Une loi sur la cybersécurité, appliquée depuis l’été, a encore durci les interdictions bâillonnant Internet.

L’administration du cyber-espace, qui a enjoint les groupes Internet de fournir au public des informations “au service du socialisme et guidant correctement l’opinion publique”, a ciblé récemment toutes sortes de contenus, s’attaquant à la musique rap, à des dessins animés trop crus ou aux ragots sur des célébrités.

Les nouvelles sanctions “sont un prétexte pour mieux contrôler la liste des sujets les plus partagés. Désormais, ce que vous verrez en haut de votre fil sera ce que le gouvernement veut mettre en avant”, se désolait dimanche un usager de Weibo… dans un microblog sur la plateforme.

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