La nouvelle réglementation sur le prix du livre sera soumise au verdict du peuple. Le référendum a formellement abouti. Des 60'433 signatures déposées, 60'124 ont été déclarées valables, indique mardi la "Feuille fédérale". Seul un millier provient des cantons romands.

Le référendum a été lancé par les jeunes libéraux-radicaux et démocrates du centre, soutenus par leurs aînés du PLR et de l'UDC. Des sympathisants du PDC, des Verts libéraux, du Parti Pirate suisse, de Migros et du forum des consommateurs alémaniques (kf) ont également participé à l'action.

Le comité référendaire rejette l'idée d'un prix réglementé par l'Etat. D'après lui, au lieu de protéger le marché du livre, la réglementation va susciter une hausse des prix qui profitera aux grandes maisons d'édition au détriment des auteurs, des libraires et des consommateurs.

Clivage linguistique

Les partisans estiment en revanche que la loi devrait entraîner une baisse des prix. En tout cas, elle devrait profiter davantage aux lecteurs romands qu'à ceux de Suisse alémanique. En cause: une structure très différente du marché.

En Suisse romande, un livre français est vendu entre 30 et 50% plus cher qu'en France, voire davantage parfois. En Suisse alémanique cette différence n'est que de 10 à 20% pour un livre allemand par exemple.

Les signatures récoltées montrent ce fossé. La majeure partie vient de Zurich, Berne, St-Gall et Argovie. A Genève, les opposants au prix du livre ont réuni uniquement 22 signatures. Dans le canton de Vaud, 66 personnes ont signé le référendum, à Neuchâtel 42, dans le Jura 19, alors que dans les cantons bilingues du Valais et de Fribourg, on dénombre respectivement 771 et 324 paraphes.

La gestation de la réglementation a duré sept ans au Parlement. L'éditeur ou l'importateur fixera le prix de vente d'un livre. Mais la loi ne plafonne pas les tarifs des ouvrages importés. La surveillance a été confiée à Monsieur Prix qui pourra jouer les arbitres. Le commerce électronique est aussi concerné.