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Le responsable d’Amnesty en Turquie placé en garde à vue

"Taner Kilic n'est ni un partisan ni un disciple du mouvement de Fethullah Gülen et a été de fait critique sur son rôle en Turquie", a fait savoir le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty (archives). KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS sda-ats

(Keystone-ATS) Le responsable d’Amnesty International en Turquie a été placé en garde à vue vendredi soir. Il a été arrêté mardi par les autorités qui le soupçonnent de liens avec la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen.

Taner Kilic a été interpellé mardi avec 22 autres avocats dans la région d’Izmir (ouest) et huit d’entre eux ont déjà été placés en garde à vue jeudi.

Les autorités turques reprochent au président du directoire de la branche turque d’Amnesty d’avoir eu une messagerie cryptée, dénommée Bylock, sur son téléphone portable en août 2014. Selon le gouvernement turc, cette application a été créée spécialement pour les partisans de M. Gülen, qui réside aux Etats-Unis et est désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de juillet.

Amnesty a fait savoir que M. Kilic est accusé d'”appartenance à une organisation terroriste”. Ce que l’ONG qualifie dans un communiqué de “simulacre de justice, (qui) souligne l’impact dévastateur de la répression mise en oeuvre par les autorités turques”. L’ONG rejette ces accusations et dément que l’avocat ait utilisé l’application Bylock.

“Taner Kilic n’est ni un partisan ni un disciple du mouvement de Fethullah Gülen et a été de fait critique sur son rôle en Turquie”, a fait savoir le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty.

Purges

Après le putsch avorté, les dirigeants turcs ont lancé des purges d’une ampleur inédite visant initialement les partisans présumés de M. Gülen, avant de s’étendre à la mouvance prokurde et à des médias critiques. Environ 50’000 personnes ont été arrêtées et plus de 100’000 limogées ou suspendues, notamment des militaires, des magistrats et des enseignants.

Les autorités turques rejettent les accusations d’atteintes aux libertés, affirmant lutter contre le “terrorisme” dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis le putsch avorté.

Ankara accuse le prédicateur Gülen, d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat, ce que l’intéressé dément catégoriquement.

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