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Le roi Felipe VI recommande des élections législatives

(Keystone-ATS) Le roi d’Espagne Felipe VI a annoncé mardi soir ne pas avoir de candidat pour la présidence du gouvernement, quatre mois après les législatives. Cela doit entraîner la dissolution du Parlement et de nouvelles élections en juin.

Le roi “a constaté qu’il n’a pas un candidat disposant d’appuis suffisants à la chambre des députés” pour obtenir l’investiture, entraînant la mise en oeuvre de l’article de la Constitution qui prévoit des élections législatives, selon un communiqué du palais.

“Faute de candidats, nous n’avons d’autre choix que d’élaborer un décret de dissolution du Parlement et visant à convoquer des élections,” a ensuite expliqué Patxi Lopez, le président du Congrès, lors d’un conférence de presse après avoir précisé que cette formalité interviendrait le 3 mai.

La loi prévoit que le scrutin se tienne 54 jours plus tard, le 26 juin.

Les élections législatives du 20 décembre avaient débouché sur un Parlement fragmenté entre quatre grands partis: le Parti populaire (conservateur) au pouvoir avec ses 123 sièges, suivi du Parti socialiste (90), de Podemos (65) et de Ciudadanos (40 députés). Ils n’ont pas réussi depuis à s’accorder sur la formation d’un gouvernement de coalition.

Dissolution du parlement

“Nous sommes contraints à une répétition des élections”, a dit Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste, premier parti de gauche, acteur incontournable de ces négociations. Il s’exprimait après avoir été reçu par le roi Felipe VI auquel il a annoncé ne pas disposer de soutiens suffisants pour être investi, en rendant responsable principalement Podemos.

Les partis avaient jusqu’au 2 mai pour trouver un accord, mais le roi Felipe VI a mené un dernier round de consultations lundi et mardi, afin de savoir s’il y avait des candidats viables à la présidence du gouvernement ou s’il fallait organiser de nouvelles élections

Il reviendra ensuite au président du Congrès d’annoncer formellement la dissolution du parlement et l’organisation du nouveau scrutin le 26 juin, six mois après les élections législatives du 20 décembre.

Espoirs déçus

Pendant quelques heures les Espagnols ont encore vécu avec l’espoir mardi d’éviter un nouveau scrutin qui les obligera à départager ces formations incapables de s’accorder.

Au petit matin, un petit parti régional de gauche, Compromis, a en effet tenté un accord de “dernière minute”, proposant la formation d’un gouvernement de coalition avec les autres forces de gauche, y compris Podemos et Gauche unie (Izquierda unida, écolo-communiste) chargé d’appliquer un programme de trente mesures phare.

Mais le Parti socialiste, tout en acceptant l’essentiel du programme proposé, a maintenu son refus d’une coalition, offrant en échange un gouvernement socialiste comprenant des “indépendants”, une solution jugée inacceptable par Podemos et Compromis. “Le parti socialiste a cherché des excuses pour le refuser”, a affirmé l’un des dirigeants de Compromis Joan Baldovi.

“M. Iglesias n’a jamais voulu d’un président socialiste à la Moncloa”, a dit M. Sanchez, au sujet du chef de Podemos, Pablo Iglesias. “M. Iglesias a fermé la porte”, a-t-il encore affirmé en l’accusant d’avoir offert une “bouée de sauvetage” au chef du gouvernement conservateur sortant Mariano Rajoy.

Le PSOE plaidait pour une grande alliance entre socialistes, centristes de Ciudadanos et Podemos. De son côté ce parti de gauche radicale proche du grec Syriza, souhaitait un gouvernement de gauche, refusant de s’allier à Ciudadanos, jugé trop libéral.

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