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Le salaire des patrons grossit plus vite que celui des salariés

Les écarts salariaux sont les moins marqués dans le commerce de détail (archives). KEYSTONE/SNB/SCHWEIZERISCHE NATIONALBANK sda-ats

(Keystone-ATS) Les écarts de revenus en Suisse se sont encore creusés l’année dernière. En 2016, les salaires des dirigeants ont progressé en moyenne dix fois plus vite que ceux des employés, selon une étude du syndicat Unia publiée mardi.

L’organisation syndicale a analysé les rémunérations de 40 entreprises helvétiques. Les rétributions des directeurs généraux (CEO) de ces sociétés ont bondi de 7% l’année passée, pour atteindre 188 millions de francs. Dans le même temps, les salariés ont connu une hausse salariale de 0,7%, soit dix fois moins, écrit le syndicat dans un communiqué.

Dans 26 des 40 groupes étudiés, les salaires des dirigeants ont augmenté. Le patron de Credit Suisse, Tidjane Thiam, a, par exemple, vu sa rémunération progresser de près de 30% à 10,2 millions de francs l’an dernier, selon Unia. Sergio Ermotti, à la tête d’UBS, a par contre connu une baisse de ses revenus de 4,2% à 13,7 millions.

Erik Frywald, responsable de Syngenta, a perçu 8,4 millions de francs, ce qui représente une hausse de 38%. Le directeur général du groupe d’assurances Zurich, l’Italien Mario Greco, a lui reçu 7,8 millions, soit un bond de près de 28%. L’ancien patron de Nestlé, Paul Bulcke, qui a quitté son poste en janvier de cette année, a lui empoché 11,2 millions, soit une augmentation de 23,6%.

A titre de comparaison, les dirigeants de groupes industriels ont moins gagné. Le directeur général de Schindler, Silvio Napoli, a reçu 3,5 millions de francs. Le Français Grégoire Poux-Guillaume, à la tête de Sulzer a empoché le même montant. Yves Serra, CEO de Georg Fischer, a obtenu près de 3 millions.

Fortes disparités salariales

L’écart de salaire moyen, qui représente la différence entre le plus haut et le plus bas revenu, s’est encore creusé en 2016 à 1:165, contre 1:150 un an plus tôt. Le groupe pharmaceutique bâlois Roche décroche la première place avec un ratio de 1:266, talonné par UBS (1:264).

Le fossé est moins marqué dans le commerce de détail avec un rapport de 1:16. Les plus fortes disparités se retrouvent dans l’industrie alimentaire (1:237). La chimie et la pharmacie suivent avec un écart salarial moyen de 1:217. Dans le secteur de la banque et des assurances, le ratio se situe juste en dessous de 1:200.

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