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Le scandale Petrobras éclabousse un important politicien brésilien

(Keystone-ATS) Le parquet brésilien a annoncé jeudi avoir lancé une procédure de mise en examen contre le président de la chambre basse du Parlement brésilien. Il est soupçonné de corruption et blanchiment d’argent dans l’enquête sur la compagnie pétrolière publique Petrobras.

Eduardo Cunha est le premier élu de ce rang poursuivi dans le cadre du scandale politique le plus retentissant de l’histoire du Brésil. Il est accusé d’avoir accepté des pots-de-vin d’un montant de 5 millions de dollars, ce dont il se défend.

Eduardo Cunha aurait perçu “au moins cinq millions de dollars pour permettre la construction de deux navires-sonde pour Petrobras, entre juin 2006 et octobre 2012”, affirme le parquet dans un communiqué. Mercredi soir, M. Cunha avait affirmé qu’en cas de mise en examen, il n’abandonnerait pas la présidence de l’Assemblée.

Cour suprême

Membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), Eduardo Cunha a quitté en juillet la coalition gouvernementale. Il a rejoint les députés de l’opposition et réclame avec eux la destitution de la présidente, Dilma Rousseff.

Le principal procureur du pays a lancé une procédure devant la Cour suprême du Brésil, qui pourrait avoir à le juger s’il est formellement inculpé. La Cour suprême est la seule juridiction compétente pour juger les élus et les ministres.

Ex-président poursuivi aussi

Le bureau du procureur a également annoncé qu’il poursuivait l’ancien président Fernando Collor de Mello. Il n’a toutefois pas donné davantage de précisions sur les faits qui lui sont reprochés.

Arrivé au pouvoir en 1990, l’ex-chef de l’Etat avait démissionné deux ans plus tard. Une décision prise quelques heures seulement avant que sa destitution ne soit prononcée à la suite d’un scandale de corruption et de trafic d’influence.

Plusieurs dizaines de parlementaires brésiliens font l’objet d’enquêtes dans la même affaire de corruption. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin de la part de compagnies du secteur du bâtiment et des travaux publics qui souhaitaient décrocher des contrats avec Petrobras, la plus grande entreprise du pays.

Contrats surfacturés

Selon l’enquête sur la corruption autour de Petrobras, des entreprises se répartissaient (de 2004 à 2014) les marchés de la compagnie pétrolière. Elles payaient à tour de rôle des pots-de-vin à certains de ses directeurs en échange de contrats et en surfacturant ceux-ci de 1 à 3%.

Une partie de ces commissions était reversée à des personnalités politiques, en majorité des parlementaires de la coalition de centre gauche au pouvoir. Petrobras a perdu plus de deux milliards de dollars avec ces fraudes.

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