Le suffrage féminin a 40 ans, mais le combat n'est pas terminé
Une centaine de militantes de la cause féminine et de parlementaires ont célébré les 40 ans du vote des femmes lundi à Berne. La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a évoqué le temps où ce droit n'allait pas de soi, s'est réjouie des progrès, et a averti qu'il restait du travail.
"Sans vous nous ne serions pas là", a déclaré Mme Calmy-Rey à l'adresse des pionnières du suffrage féminin. La présidente de la Confédération a remercié ces femmes au nom du gouvernement et des générations de femmes qui ont suivi, saluant leur "détermination", leur "courage" et leur "persévérance".
La Genevoise s'est réjouie que depuis cet acquis "bien des choses ont changé pour les femmes suisses". Elle a toutefois rappelé que celles-ci "sont encore très sous-représentées dans les instances décisionnelles économiques et politiques". Le combat pour l'égalité est "une entreprise de longue haleine", a-t-elle insisté.
La Chancelière de la Confédération Corina Casanova a relevé que la part des femmes dans les parlements cantonaux et à l'Assemblée fédérale "ne fait pas qu'augmenter". Au contraire, elle stagne voire diminue".
"Sentimentalité"
Des images d'archives ainsi que des témoignages d'anciennes militantes ont illustré le chemin parcouru: des hommes craignaient que les femmes n'amènent le "désordre complet" dans les partis et une "sentimentalité" au débat politique. Jusqu'en 1988, une femme ne pouvait pas travailler sans l'accord de son mari, a rappelé la présidente de la Confédération.
En Suisse, l'égalité politique hommes-femmes a été introduite le 7 février 1971 lorsque 66% des hommes et une grande majorité de cantons ont accepté le droit de vote des femmes au niveau fédéral. Douze ans plus tôt, une première consultation avait clairement échoué, avec 67% de "non". Le premier suffrage ouvert aux voix féminines a eu lieu le 6 juin 1971.