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Le taux de chômage en Suisse est resté inchangé en février

(Keystone-ATS) Après plusieurs mois d’augmentation, le chômage en Suisse est resté stable en février avec un taux de 3,5%. Les impacts de l’abolition du taux plancher le 15 janvier 2015 ne se font pas encore ressentir sur le marché du travail. Le nombre de chômeurs a diminué à 149’921, soit 1025 de moins qu’en janvier.

En revanche, sur un an, le nombre de personnes inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP) a augmenté de 662 personnes (+0,4%), a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

La décision de la Banque nationale suisse (BNS) de supprimer le taux plancher n’a pas eu d’effets rapides comme on pouvait le craindre. Mais la hausse du nombre d’inscrits en comparaison annuelle qui exclut les variations saisonnières peut montrer que la situation se détériore, a expliqué à l’ats Yves Flückiger, professeur d’économie à l’Université de Genève.

600 entreprises en chômage partiel

La stabilité du taux de chômage sur un mois n’est pas surprenante. Les entreprises touchées par le renchérissement du franc ont réagi rapidement, en ayant déjà recours au chômage partiel, a-t-il ajouté.

A fin février, elles étaient 600 à en avoir fait la demande, a précisé Olivier Schärli, chef du marché du travail/assurance chômage auprès du SECO. Leur nombre à fin décembre 2014 était de 211. En fin d’année toujours, le chômage partiel concernait 2081 personnes, selon les chiffres les plus actuels.

Certains effets positifs du renchérissement du franc entrent aussi en ligne de compte. Les entreprises qui importent en euros profitent de cet effet compensatoire, tout comme les consommateurs qui peuvent espérer une augmentation de leur pouvoir d’achat.

Détérioration à venir

Mais cette situation n’exclut pas une hausse du taux de chômage ces prochains mois, selon M. Flückiger. Il est en revanche difficile d’en évaluer l’ampleur pour l’instant. Tout dépendra de l’évolution de la conjoncture helvétique.

Les spécialistes du Secrétariat d’Etat à l’économie s’attendent aussi à une réaction à retardement de la décision de la BNS. Mais il est difficile d’en donner une image précise, a estimé M. Schärli. Les prévisions sur le PIB des experts du SECO le 19 mars permettront d’en dire plus, selon lui.

Neuchâtel en tête

Avec un taux de chômage de 5,8% en février, identique à celui du mois précédent, Neuchâtel reste le canton le plus touché en Suisse. Au total, 5153 personnes étaient inscrites auprès des ORP, ce qui représente 45 de moins que le mois précédent.

Genève arrive en deuxième position avec 5,6% (+0,1 point) et 13’127 inscrits. Le Valais affiche un taux de 5,4% (-0,4 point). Vaud est resté stable, à 5,2%, tout comme le Jura à 4,3%. Fribourg est le seul canton romand en dessous de la moyenne nationale avec un taux de chômage de 3,3%.

Dans le canton de Berne, le coefficient est demeuré à 2,7%. Zurich est aussi stable, avec 3,6%. Avec 4% (-0,1 point), Bâle-Ville est le canton alémanique où le taux est le plus élevé. Le Tessin inscrit quant à lui 4,6% (-0,2 point). Le demi-canton d’Obwald (1,1%) affiche le taux le plus bas de Suisse.

Moins de jeunes

En février, le chômage des jeunes de 15 à 24 ans a reculé de 2,4% par rapport au mois de janvier, passant à 19’041 personnes. Comparé à février 2014, la baisse atteint 1,9%.

L’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits s’est monté à 206’369 personnes, augmentant de 0,2% en comparaison annuelle. Le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a augmenté de 617 en février pour atteindre 10’289.

Les chômeurs de longue durée étaient au nombre de 22’157 le mois passé (-0,6%). Quelque 3500 personnes étaient arrivées en fin de droits à la fin de l’année dernière.

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