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Le taux de chômage mondial attendu au plus bas en 2019 et 2020

Des millions de travailleurs oeuvrent dans des conditions considérées comme difficiles dans le monde (archives). KEYSTONE/EPA/MAST IRHAM sda-ats

(Keystone-ATS) Le taux de chômage mondial devrait reculer encore en 2019 et 2020 à moins de 5%, un plus bas depuis plus de dix ans. Problème toutefois, des millions de personnes acceptent de travailler dans de mauvaises conditions, notamment en Europe, a dit mercredi l’OIT à Genève.

De 5,1% en 2017, le taux de chômage est passé à 5% en 2018. Il devrait encore baisser en 2019 et 2020 même si un million de personnes supplémentaires par an devraient être sans emploi, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport Emploi et questions sociales dans le monde.

Un chiffre compensé par l’augmentation de la population active. En 2020, environ 174 millions de personnes devraient être au chômage. Il faut toutefois ajouter aux chiffres récents près de 150 millions de travailleurs sous-utilisés en 2018, dont 85 millions de femmes. Ceux-ci ne sont pas pris en compte dans le taux, a expliqué devant la presse un responsable de l’OIT.

Ces personnes cherchent un emploi mais ne sont pas disponibles pour en occuper un ou le sont mais n’en cherchent pas. Autre indicateur, les femmes sont beaucoup exposées au travail à temps partiel alors qu’elles souhaiteraient travailler davantage.

Si le taux de chômage est une donnée importante, celle-ci doit être complétée par des facteurs régionaux et d’autres indicateurs, a également dit le responsable de l’OIT. Parmi eux, des millions de personnes acceptent de mauvaises conditions, notamment dans plusieurs pays européens alors que le taux de chômage de cette région est au plus bas.

Milliards d’emplois informels

Quelque 2 milliards de personnes, soit 61% de la main d’oeuvre mondiale, font face à un emploi informel avec de bas salaires et un manque de protection sociale. “Beaucoup plus doit être fait pour améliorer la qualité du travail dans le monde”, a déploré la directrice adjointe de l’OIT Deborah Greenfield.

Parmi plus de 3,2 milliards de travailleurs en 2018, la majorité déplore l’absence de sécurité économique, de bien-être matériel et d’égalité. Au rythme actuel, un travail décent pour tous, l’un des Objectifs du développement durable (ODD), sera impossible à atteindre dans de nombreux pays.

Parmi les inquiétudes, les plateformes en ligne menacent de compromettre les avancées pour réduire le travail informel. Impossible pour autant de prévoir l’étendue de ce problème, selon l’OIT.

Au total, 700 millions de personnes se trouvent dans une situation d’extrême pauvreté ou de pauvreté modérée malgré leur emploi. Leur nombre a toutefois reculé depuis 30 ans, notamment dans les pays à revenus intermédiaires.

Pauvreté en augmentation

Dans les pays à bas revenus, le rythme de réduction de la pauvreté ne devrait pas suivre celui de la croissance de l’emploi. Le nombre réel de travailleurs pauvres dans ces Etats devrait augmenter.

Le taux d’activité des hommes atteint trois quarts de la population en âge de travailler, contre 48% chez les femmes. Dans l’ensemble, ces données ont diminué pour les adultes au cours des 25 dernières années. Davantage encore chez les jeunes. Cette situation devrait se poursuivre et “pose de nouveaux défis”, selon l’OIT. Autre difficulté, plus de 20% des jeunes ne sont pas scolarisés ou sans emploi ni formation, même si les chiffres s’améliorent.

Et les taux récents de croissance du Produit intérieur brut (PIB) par habitant sont inférieurs aux niveaux enregistrés au cours des décennies précédentes dans la plupart des régions du monde. Ceux de la productivité du travail également, a également affirmé l’OIT dans son rapport.

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