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Le taux de chômage va légèrement baisser dans le monde en 2018

Davantage de travailleurs sont observés dans les pays en développement et émergents (archives). KEYSTONE/EPA/WU HONG sda-ats

(Keystone-ATS) La situation restera “mitigée” pour l’emploi dans le monde en 2018. Après trois ans de hausse, le taux de chômage devrait un peu reculer, mais le nombre de demandeurs est stable à un peu moins de 193 millions de personnes, a indiqué lundi l’OIT à Genève.

Cette baisse est équivalente à 0,1 point de pourcentage par rapport aux 5,6% de 2017, selon le rapport “Emploi et les questions sociales dans le monde”. “Parce que la croissance économique s’améliore”, “les prévisions pour le marché du travail s’améliorent”, a dit devant la presse le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) Guy Ryder.

Mais, en raison de l’augmentation de la population d’actifs, l’économie mondiale ne fabrique “pas assez d’emplois”, selon lui. En Suisse, le taux devrait s’approcher des 5%, selon l’OIT. Aux Etats-Unis, il devrait diminuer. Une “combinaison” de mesures de la précédente administration, de l’investissement public lancé par le président Donald Trump et de la croissance mondiale.

L’amélioration dans le monde est attribuée à l’emploi dans les pays développés, où le taux devrait baisser pour la sixième année consécutive, de 0,2 point de pourcentage, et atteindre un chiffre similaire à la moyenne mondiale, le plus bas depuis 2007. Mais la main-d’oeuvre reste sous-utilisée et les temps partiels contraints augmentent.

En revanche, le nombre de chômeurs devrait augmenter de 500’000 en 2018 et 2019, à 5,3%, dans les pays en développement. Et de 400’000 en 2018 et 1,2 million en 2019 dans les pays émergents. “Les déficits en matière de travail décent sont encore répandus”, estime M. Ryder. Il demande “des efforts supplémentaires”.

Taux similaire en 2019

Pour 2019, le taux de demandeurs d’emploi devrait rester plutôt similaire à celui attendu pour 2018. En revanche, leur nombre devrait s’étendre de 1,3 million avec l’arrivée de davantage de personnes sur le marché du travail. Sans stimulation ou investissements, la croissance économique restera probablement sous les 4%.

Parmi les travailleurs, l’emploi précaire va s’élargir à 35 millions de personnes supplémentaires d’ici 2019 et touchera près de 1,5 milliard de personnes. En 2017, il a affecté plus de 40% des actifs. Les avancées stagnent depuis 2012 et ce nombre devrait augmenter dans les prochaines années.

La situation sur cette question est particulièrement problématique dans les pays en développement, où elle s’applique à trois quarts des travailleurs, et dans les pays émergents, où elle touche 46% des personnes. Autre indication, l’extrême pauvreté au travail est restée élevée en 2017.

Au total, le ménage de 300 millions d’employés ne bénéficiait que de moins d’1,90 dollar par personne et par jour dans les pays en développement et émergents. Dans les premiers, l’amélioration est trop lente par rapport à l’augmentation de la population et 115 millions de travailleurs devraient être extrêmement pauvres en 2018, soit 40% des actifs.

Femmes exposées

La part dans les Etats émergents devrait baisser à moins de 8%, ou environ 190 millions de personnes, et le nombre devrait diminuer de 10 millions par an d’ici 2019. Et la pauvreté “modérée”, de 1,9 à 3,1 dollars par jour, a affecté de son côté 430 millions de personnes en 2017 dans ces deux types de pays.

Par ailleurs, les écarts entre hommes et femmes sont toujours préoccupants. Les inégalités sur la participation au marché du travail dépassent 26 points de pourcentage. Elles sont particulièrement importantes en Afrique du Nord et dans les Etats arabes où les femmes sont deux fois plus exposées au chômage.

Plus de 80% des femmes travaillent dans un emploi précaire dans les pays en développement, contre à peine plus de 70% des hommes. Les changements structurels et le vieillissement de la population vont renforcer la pression sur le marché du travail.

M. Ryder appelle à oeuvrer pour les travailleurs âgés qui veulent “rester” parmi la population d’actifs. Notamment par la formation pour s’adapter aux emplois qu’ils souhaitent.

Le problème a été identifié mais les politiques pas suffisantes, explique également le directeur général. Les jeunes sont trois plus confrontés au chômage que les autres employés et l’âge moyen des actifs devrait augmenter d’un an d’ici 2030.

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