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Le travail temporaire gagne du terrain en Suisse

(Keystone-ATS) Le travail temporaire ne cesse de croître en Suisse. La demande en la matière a crû de près de 10% en moyenne, ces vingt dernières années, selon une enquête de swissstaffing, l’association de la branche du travail intérimaire.

Près de 300’000 salariés étaient au bénéfice d’un contrat de durée déterminée sur sol helvétique en 2014, a indiqué lundi swissstaffing. Ces actifs ont généré une masse salariale globale de 4,7 milliards de francs.

Près d’un quart des employés interrogés par les analystes ont gagné plus de 30 francs par heure. Les autres ont perçu une rémunération horaire comprise entre 25 et 29,90 francs.

Quant à la branche de l’intérim, elle a rapporté 6,5 milliards de francs en 2014, contre 5,2 milliards de francs en 2010, date de la précédente analyse de l’association. Cela représente une hausse de plus de 21%.

Employés bien formés

Au niveau des individus faisant appel au travail temporaire, il n’existe pas de profil-type, mais des tendances. Ces derniers sont, par exemple, de plus en plus formés. En 2014, 69% des salariés occupés à titre provisoire étaient au bénéfice de qualifications professionnelles élevées.

Plus de la moitié de ces employés (53%) sont titulaires d’un CFC. Près de 12% possèdent un titre de niveau universitaire. Et 7% sont au bénéfice d’une maturité gymnasiale ou professionnelle.

A peine un tiers (31%) sont engagés à titre d’auxiliaires. Un peu plus des deux tiers exécutent des tâches spécialisées dans les domaines artisanal, technique, administratif ou encore les services. Seuls 2% exercent une profession académique ou une activité dirigeante.

Les femmes (37%) sont plus plus fréquemment chargées de tâches auxiliaires que les hommes (27%). Elles sont aussi plus actives dans le secteur tertiaire quand leurs camarades masculins le sont plus souvent dans les domaines technique et artisanal.

Au niveau des genres toujours, 68% des intérimaires sont des hommes, contre 32% de représentantes féminines. Ce n’est pas une surprise pour les auteurs de l’étude, dans le sens où “ce mode de travail est plus demandé dans les branches où le sexe masculin prédomine comme le secteur de la construction”.

Célibataires en tête

La majorité des employés intérimaires se répartissent dans les secteurs de la restauration, du tourisme, du transport, du commerce de détail, de la santé et des autres services. Un bon tiers oeuvre dans l’industrie. Le reste est actif dans la construction.

Le travail intérimaire concerne surtout les jeunes actifs célibataires. Ainsi, 27% des employés temporaires ont moins de 26 ans. Et seulement 3,5% des plus de 40 ans optent pour cette solution, souligne l’étude.

La moitié de la main-d’oeuvre temporaire est suisse. La majorité des intérimaires étrangers proviennent de l’Allemagne, du Portugal et des Balkans.

Un pont vers l’emploi

L’attrait pour ce mode de travail a augmenté depuis 2010. Le nombre de personnes désirant reconduire cette expérience, après une année comme employé à durée déterminée, est passé de 20 à 40% en quatre ans.

Dans le même temps, la phase de travail temporaire se limite à deux ans pour 82% des sondés. Tous contrats confondus, ils sont 78% à être toujours dans la vie active un an après une occupation d’intérimaire. Et près de la moitié (49%) trouvent l’emploi fixe recherché.

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