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Le vice-président de la BNS défend la communication de la banque

(Keystone-ATS) Prévenir de l’abandon du cours plancher de 1,2 franc pour un l’euro aurait contribué à augmenter les flux sur les marchés financiers, estime Jean-Pierre Danthine, le numéro deux de la Banque nationale suisse (BNS). “Nous n’avions pas le choix en matière de communication”, selon lui.

“Nous avons dû tenir le langage des marchés et ce jusqu’à la dernière seconde”, explique M. Danthine dans une interview diffusée mardi par la “Tribune de Genève”, “24 Heures”, le “Tages-Anzeiger” et le “Bund”.

Trois jours avant la décision, le vice-président du directoire de la BNS assurait que le taux plancher restait un pivot de la politique monétaire de la Suisse. Après l’abandon du cours, de nombreuses voix, notamment du monde politique et économique, ont mis en cause cette déclaration, dénonçant une communication défaillante de l’institut monétaire.

“Annuler cette interview le lundi ou suggérer que nous aussi avions des doutes risquait de faire perdre toute crédibilité au taux plancher”, poursuit M. Danthine. “A ce moment précis, nous n’avions pas le choix”.

Cours pas “justifié”

A l’instar de Thomas Jordan, président de la BNS, et de Fritz Zurbrügg, membre de la direction générale, Jean-Pierre Danthine estime qu’en quelques jours, la banque centrale s’est forgé la conviction qu’avec la divergence croissante des politiques monétaires, il deviendrait impossible de préserver ce plancher. “Nous avons décidé de l’abandonner en surprenant les marchés, avant que ceux-ci ne nous forcent à le faire”.

Parlant d’emballement temporaire des marchés, il relève également que le niveau actuel du change entre l’euro et le franc “n’est pas justifié”. “Il faudra encore quelque temps pour s’orienter vers un nouvel équilibre du taux de change”, poursuit-il, se disant persuadé que le cours actuel du franc “devrait constituer un obstacle surmontable pour l’économie”.

Lundi, le franc suisse tendait à s’affaiblir sur le marché des changes. A 17h30, l’euro valait 1,02 franc, soit quatre centimes de plus que vers minuit, repassant ainsi au-dessus de la parité.

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