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Le virus du sida a moins tué en 2014

(Keystone-ATS) La progression du virus du sida recule dans le monde, mais les cinq prochaines années seront importantes. Selon le rapport annuel d’Onusida publié mardi, le VIH a fait 100’000 victimes de moins en 2014 qu’en 2013. Les nouvelles infections sont aussi en diminution.

“Nous sommes de plus en plus capables d’affiner nos efforts (…) et d’atteindre les personnes qui pourraient être autrement délaissées”, a affirmé le directeur exécutif d’Onusida, Michel Sidibé, devant la presse à Genève. Il a répété comme en 2013 que “mettre fin à l’épidémie de sida est possible”, peut-être d’ici 2030.

Le directeur exécutif estime aussi que les cinq prochaines années seront “critiques” pour éviter un rebond dans certaines régions. “Tous les cinq ans, nous avons été capables de doubler le nombre de personnes qui ont accès aux thérapies. C’est incroyable”, estime M. Sidibé.

En 2014, 15,8 millions de personnes ont été soignées par des traitements antirétroviraux. C’est 2,2 millions de personnes en plus qu’en 2013.

Au total, 36,9 millions de personnes vivent avec le virus. Soit 700’000 de plus qu’en 2013. Mais la courbe tend à diminuer. Si les nouvelles infections d’adultes sont restées stables à 1,8 million, celle des enfants sont passées de 250’000 à 220’000. En quinze ans, le nombre de nouveaux cas est en recul de 35%.

Afrique subsaharienne la plus touchée

Le virus est surtout légèrement moins meurtrier qu’auparavant. Grâce à l’augmentation de l’accès aux thérapies antirétrovirales, les décès ont chuté de 42% depuis le pic d’il y a une dizaine d’années. Ils ont atteint 1,2 million en 2014, contre 1,3 million un an plus tôt. Mais ce recul a repris son rythme alors qu’il avait connu en pic de 200’000 décès en moins en 2013.

Un nouveau médicament doit permettre un traitement préventif notamment auprès des personnes à risques comme les homosexuels. De tels programmes ne remplacent pas les moyens de protection avant un rapport. Mais un début de traitement rapide permet de réduire de 96% l’infection.

Les zones “Europe orientale et Asie centrale” et “Moyen-Orient et Afrique du Nord” préoccupent. Les nouvelles infections ont augmenté de 30% dans la première et de 26% dans la seconde depuis une quinzaine d’années. M. Sidibé met notamment en cause des problèmes législatifs ou l’absence de protection de certains groupes comme les homosexuels.

Le combat reste particulièrement important en Afrique subsaharienne, où 25,8 millions de personnes vivent avec le virus, dont 1,4 million pour la seule année dernière. Les femmes constituent plus de la moitié des personnes touchées. Cette région alimente pour deux tiers les statistiques des nouvelles infections.

Victimes en baisse en Afrique

En revanche, les décès sont davantage en recul, avec 48% de moins en dix ans. Une avancée liée à la hausse considérable des personnes ayant accès aux thérapies, 10,7 millions en 2014, contre moins de 100’000 en 2002.

Parmi les autres régions, l’Asie/Pacifique et l’Amérique latine poursuivent leur progression contre le VIH. Les nouvelles infections y ont respectivement diminué de 31 et 17% en une quinzaine d’années.

Mais les deux régions totalisent 5 millions et 1,7 million de malades du sida. En Asie, trois pays concentrent près de 80% des nouvelles contaminations: la Chine, l’Indonésie et l’Inde.

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