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Les écoles de samba se préparent pour la nuit la plus longue

Le défilé du "Bola Preta" a réuni plus d'un million de personnes samedi à Rio KEYSTONE/EPA EFE/MARCELO SAYÃO sda-ats

(Keystone-ATS) Le moment le plus attendu du carnaval de Rio débute dimanche soir avec le défilé des plus grandes écoles de samba de la ville. “Le plus grand spectacle de la Terre”, comme l’ont baptisé les organisateurs.

Ce spectacle a lieu comme chaque année au sambodrome, enceinte monumentale où sont attendus plus de 72’000 spectateurs. Durant toute la nuit de dimanche à lundi, sept des treize écoles du “groupe spécial”, la crème de la samba, vont se succéder avec leurs chars immenses, leurs costumes extravagants et leurs percussions. Les six autres défileront dans la nuit de lundi à mardi.

Ce défilé est non seulement un grand show haut en couleurs, mais aussi une âpre compétition: chaque école est notée sur des critères très précis, comme la qualité de la musique, des chars ou la pertinence du thème choisi. Le travail d’une année entière est jugé en un peu plus d’une heure de défilé.

L’an dernier, le carnaval de Rio a sacré deux écoles, qui ont terminé championnes ex-aequo et tenteront de défendre leur titre cette année. Mocidade va défiler en dernier dimanche et Portela sera la deuxième école à se présenter lundi.

Ethylotests

Comme au football, il y a plusieurs divisions: ceux qui aspirent à intégrer l’élite ont ouvert le bal vendredi et samedi, mais les principaux défilés ont lieu lors des deux soirées suivantes.

Exceptionnellement, le “groupe spécial” compte 13 écoles cette année, contre 12 habituellement, aucune d’entre elle n’ayant été reléguée à la division inférieure en raison de deux graves accidents avec les chars qui ont gâché l’édition 2017, causant la mort d’une journaliste et faisant de nombreux blessés.

Les normes de sécurité ont d’ailleurs été renforcées pour cette édition et les conducteurs de chars devront subir pour la première fois des éthylotests avant les défilés.

Subventions en baisse

Les écoles ont dû d’autant plus rivaliser de créativité que leur subventions municipales ont été divisées par deux. Le maire de Rio, Marcelo Crivella, justifie sa décision en mettant en avant le gouffre des comptes publics d’une ville plongée dans la crise. Mais ses détracteurs rappellent que le carnaval permet d’injecter plus d’un milliard de dollars dans l’économie grâce à l’afflux d’environ 1,5 million de touristes.

Ancien pasteur évangélique, l’édile est accusé de vouloir gâcher la fête de tous les excès à cause de ses convictions religieuses. Vendredi, il a tenté de redorer son image, admettant même que les festivités pouvaient “redonner de l’optimisme” à une ville éprouvée par la violence et une grave crise financière.

A travers tout le Brésil

Au-delà du sambodrome, des millions de fêtards ont continué à défiler déguisés dans les “blocos”, cortèges qui attirent les foules dans les rues de Rio notamment. Samedi, plus d’un million de personnes ont envahi le centre-ville pour le défilé du “Bola Preta” (boule noire), le plus traditionnel de Rio, qui fêtait ses cent ans.

Le carnaval de rue rassemble aussi des millions de personnes dans d’autres villes, notamment dans le nord-est, à Salvador de Bahia et Recife, où la fête prend des accents teintés de folklore régional.

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